Étape
25 : Vendredi 1e juin 18 :
O Pedrouzo, 19 km
Il y avait une belle ambiance sur le
chemin, disons une excitation bien perceptible chez les pèlerins, quelles que
soient les variations dans les formes de ce pèlerinage : les petites
bandes de jeunes Espagnol(e)s et aussi de bien d’autres nationalités qui
dévalent les pentes gaiement ; les pèlerins d’un certain âge et
certainement d’un bon niveau social, bien propres sur leurs personnes comme si
c’était le premier jour de leur marche qui affichent leur bonheur de terminer
cet engagement ; les vieux briscards qui se mettent aussi dans l’ambiance
pour être dans les premiers aux gîtes basiques de façon à choisir un un bon lit
dans les dortoirs. Et participent aussi à cette ambiance celles et ceux qui ont
fait des réservations, qui se font transporter leurs sacs et qui n’emportent en
chemin qu’un minimum. Toutes les formes de pèlerinage sont respectables. Et
ceux que l’on rencontre sont tous des pèlerins ! Il est vrai aussi que le
final tant attendu est pour le lendemain, sur la place de la cathédrale, à
Santiago de Compostelle.
Le gîte municipal : Je suis sans le
dortoir A, au rez-de-chaussée où il y a des groupes de lits (6) autour de
petits couloirs. Il faut donc préparer et étaler ses affaires, les ranger pour
être pratique, et bien organiser l’espace lit pour la nuit : la serviette
de toilette et un minimum pour un passage rapide aux lavabos au bout du
lit ; un petit paletot pour se couvrir si un déplacement dans la nuit est
inévitable. Le sac-à-viande est toujours apprécié. Pour moi, mes papiers et
divers outils sont dans mon chapeau placé près de ma tête (lampe, GSM,
lunettes, etc.) pour le cas où j’aurais à partir subitement et à emporter
l’essentiel. Et le plus important, pour tous les occupants : un bon
sommeil ! Et c’est ce que l’on remarque en se déplaçant la nuit pour un
petit besoin naturel.
J’ai eu à gérer un ronfleur d’à-côté qui finalement l’a fait lui-même en se retournant naturellement. Et se réveiller parmi les premiers pour entre autres ne pas avoir à faire la queue aux toilettes. Partir au petit matin après avoir mangé un bout de pain sec et bu de grandes gorgées d’eau. Et continuer à entretenir « le regard de l’Indien » pour vérifier que l’on n’a rien oublié sur place.