vendredi 28 février 2020


Étape 29 : de Bazas à Captieux : 20,6 km


Photo : L'église de Captieux



Résumé de l'étape :


            Captieuse est une commune du Sud-Ouest de la France, dans la Gironde, à proximité des Landes et du Lot-et-Garonne. Son nom d'origine latine signifie selon le Lepère « tête de la forêt », en raison de son implantation dans cette région.


            Deux éléments importants dans le déroulé de cette étape : le chemin suit une ancienne ligne de chemin de fer, une belle ligne droite dans une région richement boisée ; une prise de contact avec la grande forêt de pins a été marquée par l'obligation de faire un repérage à la boussole pour retrouver le balisage dans la dernière partie de cette étape, et pouvoir rentrer à Captieux par la D 114.


Le déroulement de l'étape :

            De bon matin, à Bazas, nous avons préparé notre petit déjeuner, en piochant aussi dans les provisions à la disposition des pèlerins dans la cuisine du gîte (thé, café, biscuit, sucre). Alain comme d'habitude a préparé ses pâtes pour la route. – Il a eu la gentillesse de m'associer à ses préparations, pour mon grand plaisir, et ce d'autant qu'il les porte dans son sac. 

En sortant du gîte, la petite pluie de la nuit était encore présente, il a fallu sortir le poncho et une polaire, car il faisait frisquet.

            Deux nouveautés dans cette 29e étape : le chemin emprunte une ancienne ligne de chemin de fer où les rails ont été enlevés, mais où il subsiste encore par-ci par-là des restes presque enfouis de traverses en bois, des petits ponts au-dessus des cours d'eau et surtout des anciennes gares assez bien conservées qui regardent passer non plus les trains mais les marcheurs ; et, dans la 2e moitié, nous nous sommes quelque peu perdus dans les bois.

Une ancienne ligne de chemin de fer : Nous n'avons pas mis beaucoup de temps à sortir de l'agglomération de Bazas, et c'est un chemin herbeux qui nous a conduits à un tracé dans les bois, parfaitement rectiligne et bien balisé selon les normes européennes. Au début, c'est un plaisir que de marcher sur cette piste bien plate et de regarder le point infini par où, par effet de perspective, les deux bords parallèles semblent se rencontrer ; mais cela devient vite lassant, parce que finalement trop monotone. Une large courbe ou une ondulation du terrain aurait été bien accueillie. La fin de cette ligne droite fut même revivifiante.

            Un avantage certain cependant : il n'y a pas de galets, tout est bien plat et net, mais il y a toujours un inconvénient : quand les petits cailloux entrent dans les chaussures, il n'y a pas de grosses pierres pour poser son pied de façon à retirer facilement la chaussure sans avoir à descendre le sac à dos. Il faut donc se baisser jusqu'au sol et dans cette position, vider une chaussure tout en veillant à l'équilibre du sac à dos exerce une forte tension sur les tendons des chevilles. Comme je suis assez sensible de ce côté-là, une douleur est apparue, particulièrement à la cheville gauche, heureusement que le gros orteil du même pied me laissait tranquille ce jour-là. De plus, pour contourner un petit pont de l'ancienne ligne de chemin de fer, il a fallu d'abord passer dans un petit ruisseau et ensuite grimper un véritable mur de boue en vue de reprendre la ligne droite, ce qui a exacerbé cette douleur. J'ai dû me résoudre à prendre 2 arnicas en formule homéopathique, une prise que j'ai renouvelée un peu plus loin. Efficace ! Dans la dernière grande partie du parcours, mes talons ne faisaient plus partie de mes préoccupations, sans doute aussi parce que j'avais une autre priorité : retrouver le chemin, car nous étions perdus dans une forêt de pins.

Une boussole et un plan pour se rattraper : D'abord, il y a eu un raté dans un village à mi-parcours, et un peu plus loin nous avons repris le balisage en nous renseignant auprès des gens rencontrés. Nous avons traversé un petit cours d'eau dans une végétation luxuriante, les fougères remplissent les sous-bois, et ensuite nous sommes rentrés dans une grande et vraie forêt de pins. Tout se passait bien. Puis le balisage a disparu, et un peu plus loin nous avons eu l'impression de tourner en rond, car cette forêt est quadrillée par des petits chemins forestiers. Après avoir orienté au nord mon plan à l'aide de ma boussole, j'ai dit à Alain qu'il fallait privilégier la direction sud-sud-ouest, la direction générale pour rejoindre Captieux. Et nous avons abouti à une petite route départementale toujours en pleine forêt. À ce point, une véritable et pourtant simple question s'est posée : dans cette région plate en pleine forêt où le marcheur ne peut voir que de grands arbres et le ciel, fallait-il prendre à droite ou à gauche pour se rapprocher de l'arrivée ? La carte orientée avec la boussole indique bien que pour retrouver la N 524, et dans le sens qui conduit à Captieux, il faut prendre à droite. Pour moi, c'était imparable, et je n'ai pas cherché à faire une connexion Internet pour le vérifier ; Alain l'a fait sur son téléphone, et il a vérifié ma proposition en marchant tout en suivant le sens déplacement du point donnant notre position sur son écran, ce qui n'est possible qu'à la condition d'orienter aussi au nord le plan affiché sur l'appareil et de ne pas changer d'échelle en pinçant l'écran. Et au bout d'une bonne marche sur cette route forestière, nous nous sommes bien rapprochés de cette nationale, et nous avons pu retrouver le balisage. Sans n’avoir rencontré ni un agent forestier, ni un ouvrier sur un chantier en forêt, ni même un randonneur du dimanche. Ce fut un bon rappel : dimanche est un jour particulier, pour tout, et le pèlerin ne doit jamais l'oublier.



Un petit gîte municipal :

            En ce dimanche, en fin de matinée, la priorité était de faire des courses pour le repas du soir et la journée du lendemain. La petite supérette de l'autre côté de l'église était encore ouverte. Nous avons fait des achats en commun, mais chacun se réservant une part personnelle, y compris Cor qui était déjà sur place avec sa famille – le lendemain, il reprenait le chemin avec nous. C'était fini « les vacances familiales » pour lui !

            La deuxième priorité pour moi, selon mes habitudes, avant d'aller boire un coup au bar juste à côté, c'était d'aller prendre possession de mon lit au gîte.

            C'est une petite maison dans une petite rue derrière l'église, et en y arrivant, j'ai constaté que la porte d'entrée était ouverte, un pèlerin en effet occupait déjà les lieux – il avait même pris sa douche, je n'avais donc pas à attendre mon tour. Ce pèlerin était bien celui que j'avais vu remonter la place du marché à la cathédrale de Bazas ; je l'avais d'ailleurs entrevu à une intersection, il avait pris à droite alors que nous avons continué tout droit en suivant les balises. J'avais pensé qu'il s'était trompé, mais, en fait, il avait coupé au plus court, et ce n'est que dans les jours suivants que je me suis rendu compte de son expérience sur le chemin, de sa cadence de marche. Nous nous sommes juste salués, chacun vaquant à ses occupations. Une autre tâche importante du jour, c'était la lessive puisque dans la petite cour, il y avait des cordes à linge et que les rayons du soleil y entraient encore.

            Avant qu'Alain n'arrivât, des Hollandais avaient débarqué, mais ce n'était pas la petite bande que j'avais vue au gîte de Port-Sainte-Foy. Dans la pièce principale de ce local, la partie dortoir, où chacun range ses affaires et prépare son lit, il y a tout juste de l'espace pour circuler.

            Peu de temps après, alors que j'étais dans la petite cour à retourner mes vêtements sur le fil de façon à les faire sécher rapidement, Sébastien, le jeune que notre groupe a rencontré dans l'étape de Mussidan, et qui fait le chemin à sa façon, est passé en coup de vent. Après qu'il eut jeté un grand coup d'œil circulaire dans le dortoir, et avant qu'il ne m'ait laissé le temps de l'interpeller, il avait déjà quitté le gîte – il n'y avait plus de place à négocier, il devait donc utiliser au mieux son temps à chercher un toit pour la nuit.

            La responsable de l'hébergement est passée en fin d'après-midi pour enregistrer les arrivants et tamponner les credentials (voir photo) – c'est une Hollandaise, qui a fait le chemin de Compostelle, bien entendu, et qui parle parfaitement le français, sans aucun accent. C'est un plaisir de discuter avec elle ! Une femme cultivée, et qui se met naturellement à la disposition des autres.

            Alain et moi avions occupé la petite cuisine à la préparation d'un vrai repas ; le pèlerin de Bazas se contentant de réchauffer un petit quelque chose dans une casserole ; en vue du dîner, nous avons aussi pris position très tôt à la table sur la petite terrasse, et nous l'avons ensuite cédée aux Hollandais, qui eux n'ont pas du tout les compétences d'un Alain en cuisine. À chacun selon ses possibilités, l'essentiel est de réussir son chemin.

            Cor n'a pas mangé avec nous, le camping-car de sa famille était, d'ailleurs, stationné non loin du gîte.

lundi 24 février 2020


Étape 28 : de La Réole à Bazas : 24 km.


Résumé de l'étape :

            En fait, une petite étape, moins de 24 km, vu que nous sommes partis de Pondaurat. Nous nous sommes vite retrouvés à l'entrée de la forêt des Landes de Gascogne, au sud-est de Bordeaux. Contact a donc été pris avec les premières plantations de pins, qui signalent l'approche de cette forêt landaise.

            Une petite étape agréable, les indications du Lepère collaient parfaitement à la réalité du terrain, sauf dans la dernière partie où nous avons dû, par exemple, traverser un champ de boue, et toujours avec même le doute de ne pouvoir assez vite retrouver le bon chemin. Vraisemblablement, c'est un propriétaire qui a dû retirer son agrément au passage dans son champ, et qui l'avait inondé pour pouvoir le travailler plus facilement. Et il a fallu continuer dans la boue, traverser un petit ruisseau, les balises ne sont réapparues que sur l'autre rive. J'étais passablement énervé, car c'était le comble que de patauger dans la boue alors que le temps était au beau, et ce
d'autant que j'avais une sensibilité à mon gros orteil gauche, l'ongle commençait à bleuir, signe de frottements importants et inhabituels et de l'urgence à revoir les lacets des chaussures. Mais la récompense était au bout, avec l'arrivée sur la belle place de la cathédrale Saint Jean-Baptiste, à Bazas, où le marché était encore suffisamment animé malgré l'heure avancée de la matinée.

Le déroulement de l'étape :

            Nicole nous avait préparé un excellent petit déjeuner, et avant de partir elle nous avait conseillés de ne pas rater la visite de l'église de Pondaurat.

            Après avoir descendu la petite colline où se trouve la maison des Jamain, nous avons pris la route principale, et, après 100 m à peine, nous avons descendu la petite entrée qui conduit à l'église Saint-Antoine, qui a été récemment restaurée, et qui d'après Nicole est toujours ouverte. Mais elle était fermée, sans doute, nous étions un peu trop matinaux.

            Et nous avons enchaîné avec le pont médiéval – à la lecture des documents préparatoires à cette étape, je n'avais pas attaché d'importance à ce pont, et je n'ai pas pris de photo, mais j'ai été surpris de découvrir, in situ, le caractère particulier de ce point de passage, qui était au Moyen Âge un péage : les pierres de cette construction sont de couleur dorée, c'est donc un pont doré, d'où, sans doute, l'origine du nom du village Pondaurat. Et cette couleur contraste nettement avec les décors verts des environs du cours d'eau, elle surprend même !

            Nous avons continué sur la D12, direction Savignac, et rencontré le balisage jacquaire européen. Plus loin, nous avons pris une petite route goudronnée, direction Cadillac, tout en suivant les préconisations du Lepère. Après la D12, ce fut la D15 pour entrer à Auros. Et la forêt landaise se fait alors de plus en plus présente.

Nous avons ensuite enfilé de petites routes de campagne, et la D 9 nous a menés à Bazas (voir photo).

Sur la fin de cette étape, nous nous sommes trompés, les préconisations du guide ne collaient plus à la réalité du terrain. C'est ce qui arrive assez souvent, mais le tout est de savoir se rattraper, tout en essayant d'apprécier la balade, et ce d'autant que l'étape n'est pas longue.

La place du Marché à Bazas :

            C'est par une petite rue très pentue bordée de vieilles maisons que je suis arrivé à côté de la cathédrale Saint Jean-Baptiste, et j'ai débouché sur la place du marché (voir photo). Quel contraste ! C'était le jour du marché, et malgré l'heure avancée de la matinée, il y avait encore beaucoup de gens qui circulaient entre les étalages. Sur le côté droit de cette place en légère descente, les terrasses des bars restaurants étaient remplies de clients – il y en avait même qui pour manger devaient attendre le départ de ceux qui finissaient de prendre un verre.

            Alain et moi avions fini par avoir une petite table tout près du parking (voir photo), et nous avons commandé un petit repas simple – sur la petite surface de la table, le serveur a eu des difficultés à caser verres, assiettes et autres ustensiles.

            C'est un magnifique poste d'observation des allées et venues sur cette place, et c'est ainsi que j'ai vu remonter un pèlerin qui, sans doute, avait déjà fait une petite reconnaissance des lieux, et que j'ai revu un peu plus loin dans plusieurs étapes.

            Il y avait une ambiance de quartiers animés de grandes villes. Nous avions pris tout notre temps pour déjeuner, car il nous fallait attendre l'ouverture de l'office de tourisme, à la mairie qui se trouve en face, un passage incontournable pour se faire enregistrer au gîte municipal et obtenir les clés du refuge (voir photo, et photo).

Le gîte municipal, et encore une serrure à code !

            Comme c'est souvent le cas dans ces communes, c'est un grand bâtiment, hier sans doute une maison bourgeoise que la commune a récupérée pour des activités associatives. Et ce fut en quelque sorte ma 3e serrure à code sur cette voie de Vézelay, et, qui comme pour les deux autres ne peut s'empêcher de jouer des tours aux pèlerins.

            À notre premier passage, le digicode ne nous a causé aucun problème. La porte s'ouvre sur un classique couloir, et, au bout, un large escalier donne accès à l'étage. Le petit dortoir est dans une chambre. Et ce fut la première surprise du jour : nous avons dû essayer tous les deux d'ouvrir cette porte avec la clé qui nous a été remise à l'office du tourisme, sans que nous ayons réussi – et si les serrures normales se mettent aussi à tourmenter les pèlerins ? Et nous avons alors découvert sur la porte une affichette qui donne les dispositions à prendre, pour tout un protocole de pressions à exercer sur le battant avant de tourner la clé et d'actionner la poignée de la porte. À deux, la situation était assez comique, mais à se retrouver tout seul devant ces petites difficultés, l'ambiance aurait été d'une tout autre nature.

            Mais le clou de cette journée fut au notre retour du restaurant – c'est vrai que nous avions bien mangé et bien bu, mais, à deux, et chacun à son tour, il est difficile de se tromper en entrant un code à 4 signes. Je riais, à la seule perspective d'aller dénicher un responsable communal un samedi à cette heure, pour peu qu'il en existât un de disponible, pour lui dire qu'il faudrait que la serrure soit fracturée de façon que l’on puisse passer la nuit à l'abri, car il pleuvait par intermittence. Mais je savais bien, étant donné que j'avais déjà une petite expérience dans l'ouverture des vieilles portes en bois portant serrure à digicode que tout est dans un doigté pour que la serrure se déclenche. Ah, s'il faut maintenant prévoir aussi un petit stage d'ouverture de porte de gîtes à digicode dans la préparation des pèlerins !

Un pas de plus dans l'intégration au groupe :

            Alain m'a demandé de préparer ensemble les étapes restantes jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port, Cor étant toujours partie prenante après les deux jours passés en famille : le découpage en 9 étapes, sans dépasser les 30 km, et une réservation commune. Il était important, pour moi, de finir la marche en étant assuré d'être à Paris la veille de mon retour en avion à la Réunion. Nous n'avons pas mis longtemps à nous mettre d'accord, et spécialement à modifier 2 de mes découpages prévus au départ. Mon intégration au groupe devenait plus complète, et le lendemain matin, j'étais partie prenante dans les pâtes préparées par Alain pour la journée.

Un petit dîner en ville :


L'orage menaçait toujours, mais la pluie ne tombait pas fort. Il a fallu se couvrir pour aller dîner.

Nous avons mangé de la bonne viande de bœuf, il est vrai que nous étions sur les terres de la reine des viandes : « La blonde d'Aquitaine ». Cela faisait longtemps que je n'avais pas mangé un bon steak.

Nous étions les premiers arrivés au restaurant, les pèlerins mangent tôt pour gagner du temps la nuit où ils doivent récupérer au mieux de la fatigue de la journée.

Un clochard un peu réconforté...dans mon imaginaire ?

            Je l'avais repéré en allant au restaurant. Il se signalait de loin, et comme il faisait encore jour, les clients du soir étant encore chez eux, cette grande place était pratiquement vide.

En fait, c'était un échange entre deux personnes : d'un côté, un personnel de service à une terrasse qui de la voix, sans doute afin de « protéger » l'espace réservé à sa clientèle, maintenait à distance un clochard, certes pas encore trop déglingué, et ni trop éméché en cette circonstance ; de l'autre côté de la petite rue, ce clochard lui répondait d'une voix encore plus forte – il m'a semblé qu'il revendiquait le droit de venir s'asseoir à ladite terrasse. D'un côté comme de l'autre les mots étaient incompréhensibles, mais mon impression était que chacun défendait un espace : le serveur, sa terrasse ; le clochard, sa liberté de venir s'y installer. Mais bien plus dans un jeu de rôle que dans un affrontement – cette joute entrait peut-être dans leurs habitudes. Mais en passant dans cette petite rue, je n'ai pas regardé les deux jouteurs, ni fait la moindre remarque à Alain.

            En sortant du restaurant, dans cette petite rue qui mène à cette place, à une certaine distance, par les éclats de voix, j'ai constaté que la pièce de théâtre était toujours en cours. Mine de rien, je me suis déporté du côté du clochard, et j'ai préparé une pièce de 2 € que je lui ai remise en passant et sans m'arrêter – il en a, d'ailleurs, été un peu surpris. Je me suis rabattu aussi vite de l'autre côté de la rue, et, sans me retourner, j'ai filé en direction du gîte.

            Rien qu'à l'oreille, il m'a semblé que j'avais donné du tonus à « mon » clochard dans son discours. C'étaient plus des sons que des mots articulés ; j'ai alors essayé d'imaginer ce qu'il pouvait lancer à son interlocuteur, et pour moi c'était du genre : maintenant, tu ne pourras pas m'empêcher de m'asseoir à ta terrasse, je peux me payer un petit verre. Ma liberté ! Quelles que fussent les positions des deux acteurs, la pièce étant publique, les spectateurs avaient aussi la liberté d'interprétation.

Je ne sais pas quelle a été la suite dans la réalité. En tout cas, je n'ai pas touché un seul mot à Alain à propos de ce que mon imagination avait sans doute brodé. Mais je me disais quand même : ah si tout cela pouvait être vrai !

            C'est, après coup, tout en riant en moi-même, que je me suis souvenu d'un événement comparable dans une certaine mesure, et que j'ai vécu, il y a longtemps. À la sortie d'un restaurant, à Marseille, non loin des célèbres escaliers de la gare Saint-Charles, un samedi soir, 6 à 7 étudiants réunionnais venaient de faire un bon repas, et il n'était pas question pour eux de rentrer à la cité universitaire sans aller prendre un dernier verre dans les environs de La Canebière, qui à cette époque avait une tout autre allure qu’aujourd’hui. Sur le trottoir d'en face, il avait une clocharde qui était à son point habituel dans l’espoir d’obtenir quelques pièces des clients sortant de ce restaurant. V, le plus ancien de la bande, une grande intelligence et un habitué de la transgression, que certains pourront reconnaître, et qui malheureusement est parti trop tôt de ce monde, est allé carrément inviter cette dame à venir boire un dernier verre, sans demander l'accord de personne. Il n'y a eu d'ailleurs aucune résistance, et aucune contestation de qui que ce soit. Il a offert un bras à cette personne, et il a mis à l'autre bras le sac à main de cette dame. Et la petite bande – V et « sa dame » en tête – a descendu gaillardement mais dignement le boulevard d'Athènes, où il y a toujours une grande circulation, jusqu'à la terrasse d'un grand bar aujourd'hui disparu. Il n'y a eu aucune remarque déplacée. Bien entendu tout ce monde a pris plus d'un verre, et la dame est ensuite repartie, tout aussi dignement, sans doute pour reprendre un autre poste devant un autre établissement.   

Une bonne nuit, sans aucun bruit :

            La nuit a été tranquille ; je n'ai pas entendu le moindre bruit si ce n'est le crépitement de la pluie sur la vitre de la fenêtre entre deux cycles de sommeil. Le dortoir est petit, en 2X2 lits, mais à deux seulement, il y a suffisamment d'espace pour ne pas gêner en quoi que ce soit le voisin.

Le matin, dans la petite cuisine au rez-de-chaussée nous avons préparé notre petit déjeuner, et Alain ses pâtes pour la route.

dimanche 16 février 2020


Étape 27 : de Saint-Ferme à La Réole : 20 km

Photo : Le pont sur la Garonne, à La Réole.


Résumé de l'étape :

            Les insuffisances dans le balisage ont pesé encore dans cette étape, je m'y attendais, mais je commence à avoir maintenant une petite expérience pour les gérer. Je n'ai toujours pas vu les tournes à droite ou à gauche aux couleurs européennes, nous sommes en mai 95). Cette voie de Vézelay étant de mieux en mieux fréquentée, il y aura certainement un regain d'activité des associations jacquaires, une meilleure coordination des différentes structures concernées et donc de nouveaux moyens déployés sur le chemin.

            Le clou de cette étape est la découverte de La Réole, ce bourg fortifié autour du prieuré, sur la Garonne, au sud-est de Bordeaux, en région Aquitaine. En entrant dans cette ville, par le chemin des pèlerins, il est difficile d'imaginer que le fleuve se trouve juste derrière ces grandes bâtisses, ce qui explique la surprise au dénivelé avant le fleuve.

            Cette étape a aussi été marquée par le passage à l'Accueil des Pèlerins à Domicile (l'APD) de Nicole et Michèle Jamain (voir la photo de Nicole et de son fils), et la redécouverte dans cette famille de l'attachement au terroir de cette Gironde. Gîte municipal, chambres et tables d'hôte, accueil dans une ferme, vraiment un ensemble d'hébergements variés et intéressants à découvrir sur cette voie de Vézelay. 

Le déroulement de l'étape :

            J'ai quitté le gîte de Saint-Ferme un peu en avance par rapport à Alain et Cor, en suivant les préconisations de Jean-Claude, le guide de l'abbaye du village, mais ils n'ont pas tardé à me rejoindre.

            Nous n'avons pas fait le détour par Montségur, la découverte de cette ancienne ville fortifiée célèbre aurait pourtant été intéressante, car, pour cette fois, le balisage était bien le chemin le plus court. Nous avons pris la D 126, pendant 1 h 30, qui nous a menés jusqu'à Couture, puis la D 668 jusqu'à Roquebrune. Ce fut Saint-Hilaire-de-la-
Noailles où nous avons fait une petite pause sous un Abribus (voir photo). Nous sommes restés un bon moment, mais nous n'y avons vu ni bus ni voyageur. Cette campagne belle et silencieuse est un plaisir pour les marcheurs.

            Le chemin plus loin pénètre dans une forêt dense et humide, accrochée au flanc d'une colline, la copie conforme des difficultés rencontrées souvent sur cette voie de Vézelay : Chemin pentu, boueux, où il faut choisir sa propre ligne de marche pour éviter les grosses flaques, et quand ce n’est plus possible, et le talus de chaque côté empêchant de passer dans les bois pour contourner la zone délicate, il ne reste alors plus que la possibilité d'aller carrément dans la boue. Et à l'arrivée au sommet, c'est la satisfaction, pour chacun, d'avoir une fois de plus évalué sa condition physique.

            Ce fut ensuite une longue descente dans des champs, où il a fallu soulever des fils électrifiés posés pour retenir les animaux dans les prés, et un chemin asphalté nous a conduits directement à une maison. Au même instant, le propriétaire est arrivé et s'est excusé : je devais faire des petits travaux pour préparer le chemin, je m'y étais engagé, mais je n'ai pas pu le faire encore, a-t-il dit ; et c'est lui-même qui a soulevé une barrière en bois pour nous permettre de continuer sur ses terres. Mais je ferai bientôt le nécessaire, nous a-t-il dit encore.

            Plus bas, ce fut le début d'agglomération de La Réole, toujours en descente – en s'approchant du centre, nous sommes tombés sur un distributeur auprès d'une annexe de banque fermée à cette heure, nous en avons tous profité pour retirer de l'argent.

La ville de La Réole :

            En plein centre-ville, nous sommes arrivés sur une place où plusieurs bars restaurants étaient en pleine activité ; nous nous sommes installés à une terrasse et nous avons mangé des plats chauds, en prenant notre temps. Cela tombait bien, dans la petite rue tout à côté, où le balisage continue, une supérette reste ouverte toute la journée ; elle nous a permis de faire des achats pour l'étape du lendemain. Toujours rester dans l'anticipation.

            Puis nous avons continué dans la ville, fait un passage à un bureau de l'église pour avoir un tampon, et nous sommes descendus – la descente est très prononcée – sur le boulevard aménagé le long de la Garonne. Alain, qui s'est occupé de la réservation, avait donné rendez-vous sur ce boulevard à la dame d'un accueil de pèlerins à domicile à Pondaurat, une petite commune limitrophe à la ville. La commune de Pondaurat se situe au sud de la Garonne, sans la border, du côté de la rive gauche.

            Nous sommes restés pendant une bonne heure à l'attendre, à prendre des photos, et, pour moi, à me promener dans les aménagements le long du fleuve. Mais cette fois-ci, après la Loire et la Dordogne, je n'ai pas eu à franchir ce fleuve.

            Quand la dame est arrivée, Alain et moi avons embarqué dans sa petite voiture, et nous avons laissé sur place Cor, qui avait rendez-vous en ce lieu avec sa femme, sa belle-sœur et son gendre qui de Hollande sont venus en camping-car passer 2 jours avec lui sur le chemin. Ils sont formidables ces pèlerins hollandais !

L'APD (Accueil des Pèlerins à Domicile) de Nicole et Michel Jamain, à Pondaurat :

            Nicole nous a emmenés dans sa ferme, à Pondaurat, sur une petite hauteur, par rapport au village. Une grande demeure, avec jardin, grande cour, poulailler, chenil, volière, arbres fruitiers, vastes hangars, etc. Et des moutons et des chèvres qui gambadent dans un pré voisin. Et ce n'est pas du décorum !

            Nous avons été logés au premier étage, chacun dans une chambre ; les chambres des enfants sont libres étant donné qu'ils ont déjà quitté la maison familiale.

Michel, son mari, exploitant agricole, et grand chasseur, s'est mis à ma disposition pour présenter ses élevages, sa meute de chiens de chasse et sa collection de fusil, sa demeure, ses arbres fruitiers, ses activités, etc.

            Ce qui a marqué ce passage, c'est une sympathie naturelle déployée afin d'installer l'arrivant dans un cadre naturel et agréable à découvrir, qui suscite la curiosité, y compris de la part de quelqu'un habitué au monde rural. Je me sentais à l'aise partout. Entre autres : l'entrée se fait par la grande salle commune affectée à diverses activités ; en passant ensuite dans la cuisine et la salle à manger, le visiteur peut croiser 3 à 4 pigeons, qui marchent, et qui l'évitent, et à qui Nicole, en les appelant par leur nom, les prie de se mettre sur les côtés. Ce sont des pigeons marcheurs. À table, un chat peut venir s'installer au côté du visiteur et sommeiller un petit moment sans le déranger, sans l'importuner. Les animaux sont pleinement dans le cadre.

            Un seul petit point où j'ai dû prendre des repères, en prévision de la nuit : ma chambre étant à l'étage et les toilettes au rez-de-chaussée, pour faire le trajet, il y a à traverser la maison en empruntant de petits couloirs et en ouvrant au moins 3 portes avec le risque de se tromper et d'entrer dans des parties privées de cette grande maison.


            Après notre installation, Nicole nous a offert une bière sous un kiosque, dans le jardin derrière la maison, d'où j'ai commencé à repérer les cerisiers avant que j'entreprenne une visite complète des lieux. Et c'est sous ce même petit kiosque que nous avons pris l'apéritif et fait un excellent dîner.

            C'était vraiment, après Mussidan et Saint-Ferme, la 3e étape des cerises (voir photo) : il faut voir comment Michel les cueille avec amour, et ses fruits sont à la disposition de tous les voisins ; comment ses petites-filles sont déjà bien imprégnées de l'idée de la conservation de ce patrimoine, y compris dans les pratiques de bon voisinage. Et comment il parle de ses griffons, de ses chasses, de ses palombes ! À la question de savoir s'il mangeait les oiseaux de son élevage, il m'a répondu : pas ceux-là ! Il m'a fait comprendre qu'il voulait surtout montrer que ces oiseaux migrateurs pris au filet se reproduisent aussi en volière.

            Nicole et Michel sont en mouvement toute la journée : Nicole est au four et au moulin à la maison, elle est aussi engagée au niveau associatif dans son village ; Michel n'a pas dîné avec nous, car il avait une réunion avec des concitoyens du village. Ces deux-là quand ils posent la tête sur l'oreiller le soir, c'est à coup sûr pour s'endormir au plus vite, d'autant qu'ils doivent être debout très tôt le lendemain matin.

Étape 27 : de Saint-Ferme à La Réole : 20 km

Photo : Le pont sur la Garonne, à La Réole.

Voir la vidéo.

Résumé de l'étape :

            Les insuffisances dans le balisage ont pesé encore dans cette étape, je m'y attendais, mais je commence à avoir maintenant une petite expérience pour les gérer. Je n'ai toujours pas vu les tournes à droite ou à gauche aux couleurs européennes (voir photo, nous sommes en mai 95). Cette voie de Vézelay étant de mieux en mieux fréquentée, il y aura certainement un regain d'activité des associations jacquaires, une meilleure coordination des différentes structures concernées et donc de nouveaux moyens déployés sur le chemin.

            Le clou de cette étape est la découverte de La Réole, ce bourg fortifié autour du prieuré, sur la Garonne, au sud-est de Bordeaux, en région Aquitaine. En entrant dans cette ville, par le chemin des pèlerins, il est difficile d'imaginer que le fleuve se trouve juste derrière ces grandes bâtisses, ce qui explique la surprise au dénivelé avant le fleuve (voir photo).

            Cette étape a aussi été marquée par le passage à l'Accueil des Pèlerins à Domicile (l'APD) de Nicole et Michèle Jamain (voir photo et photo), et la redécouverte dans cette famille de l'attachement au terroir de cette Gironde. Gîte municipal, chambres et tables d'hôte, accueil dans une ferme, vraiment un ensemble d'hébergements variés et intéressants à découvrir sur cette voie de Vézelay. 

Le déroulement de l'étape :

            J'ai quitté le gîte de Saint-Ferme un peu en avance par rapport à Alain et Cor, en suivant les préconisations de Jean-Claude, le guide de l'abbaye du village, mais ils n'ont pas tardé à me rejoindre.

            Nous n'avons pas fait le détour par Montségur, la découverte de cette ancienne ville fortifiée célèbre aurait pourtant été intéressante, car, pour cette fois, le balisage était bien le chemin le plus court. Nous avons pris la D 126, pendant 1 h 30, qui nous a menés jusqu'à Couture, puis la D 668 jusqu'à Roquebrune. Ce fut Saint-Hilaire-de-la-Noaille où nous avons fait une petite pause sous un Abribus (voir photo). Nous sommes restés un bon moment, mais nous n'y avons vu ni bus ni voyageur. Cette campagne belle et silencieuse est un plaisir pour les marcheurs.

            Le chemin plus loin pénètre dans une forêt dense et humide, accrochée au flanc d'une colline, la copie conforme des difficultés rencontrées souvent sur cette voie de Vézelay : Chemin pentu, boueux, où il faut choisir sa propre ligne de marche pour éviter les grosses flaques, et quand ce n’est plus possible, et le talus de chaque côté empêchant de passer dans les bois pour contourner la zone délicate, il ne reste alors plus que la possibilité d'aller carrément dans la boue. Et à l'arrivée au sommet, c'est la satisfaction, pour chacun, d'avoir une fois de plus évalué sa condition physique.

            Ce fut ensuite une longue descente dans des champs, où il a fallu soulever des fils électrifiés posés pour retenir les animaux dans les prés, et un chemin asphalté nous a conduits directement à une maison. Au même instant, le propriétaire est arrivé et s'est excusé : je devais faire des petits travaux pour préparer le chemin, je m'y étais engagé, mais je n'ai pas pu le faire encore, a-t-il dit ; et c'est lui-même qui a soulevé une barrière en bois pour nous permettre de continuer sur ses terres. Mais je ferai bientôt le nécessaire, nous a-t-il dit encore.

            Plus bas, ce fut le début d'agglomération de La Réole, toujours en descente – en s'approchant du centre, nous sommes tombés sur un distributeur auprès d'une annexe de banque fermée à cette heure, nous en avons tous profité pour retirer de l'argent.

La ville de La Réole :

            En plein centre-ville, nous sommes arrivés sur une place où plusieurs bars restaurants étaient en pleine activité ; nous nous sommes installés à une terrasse et nous avons mangé des plats chauds, en prenant notre temps. Cela tombait bien, dans la petite rue tout à côté, où le balisage continue, une supérette reste ouverte toute la journée ; elle nous a permis de faire des achats pour l'étape du lendemain. Toujours rester dans l'anticipation.

            Puis nous avons continué dans la ville, fait un passage à un bureau de l'église pour avoir un tampon (voir photo), et nous sommes descendus – la descente est très prononcée – sur le boulevard aménagé le long de la Garonne. Alain, qui s'est occupé de la réservation, avait donné rendez-vous sur ce boulevard à la dame d'un accueil de pèlerins à domicile à Pondaurat, une petite commune limitrophe à la ville. La commune de Pondaurat se situe au sud de la Garonne, sans la border, du côté de la rive gauche.

            Nous sommes restés pendant une bonne heure à l'attendre, à prendre des photos, et, pour moi, à me promener dans les aménagements le long du fleuve. Mais cette fois-ci, après la Loire et la Dordogne, je n'ai pas eu à franchir ce fleuve (Voir photo).

            Quand la dame est arrivée, Alain et moi avons embarqué dans sa petite voiture, et nous avons laissé sur place Cor, qui avait rendez-vous en ce lieu avec sa femme, sa belle-sœur et son gendre qui de Hollande sont venus en camping-car passer 2 jours avec lui sur le chemin. Ils sont formidables ces pèlerins hollandais !

L'APD (Accueil des Pèlerins à Domicile) de Nicole et Michel Jamain, à Pondaurat :

            Nicole nous a emmenés dans sa ferme, à Pondaurat, sur une petite hauteur, par rapport au village (voir photo). Une grande demeure, avec jardin, grande cour, poulailler, chenil, volière, arbres fruitiers, vastes hangars, etc. Et des moutons et des chèvres qui gambadent dans un pré voisin. Et ce n'est pas du décorum !

            Nous avons été logés au premier étage, chacun dans une chambre ; les chambres des enfants sont libres étant donné qu'ils ont déjà quitté la maison familiale.

Michel, son mari, exploitant agricole, et grand chasseur, s'est mis à ma disposition pour présenter ses élevages, sa meute de chiens de chasse et sa collection de fusil, sa demeure, ses arbres fruitiers, ses activités, etc.

            Ce qui a marqué ce passage, c'est une sympathie naturelle déployée afin d'installer l'arrivant dans un cadre naturel et agréable à découvrir, qui suscite la curiosité, y compris de la part de quelqu'un habitué au monde rural. Je me sentais à l'aise partout. Entre autres : l'entrée se fait par la grande salle commune affectée à diverses activités ; en passant ensuite dans la cuisine et la salle à manger, le visiteur peut croiser 3 à 4 pigeons, qui marchent, et qui l'évitent, et à qui Nicole, en les appelant par leur nom, les prie de se mettre sur les côtés. Ce sont des pigeons marcheurs. À table, un chat peut venir s'installer au côté du visiteur et sommeiller un petit moment sans le déranger, sans l'importuner. Les animaux sont pleinement dans le cadre.

            Un seul petit point où j'ai dû prendre des repères, en prévision de la nuit : ma chambre étant à l'étage et les toilettes au rez-de-chaussée, pour faire le trajet, il y a à traverser la maison en empruntant de petits couloirs et en ouvrant au moins 3 portes avec le risque de se tromper et d'entrer dans des parties privées de cette grande maison.

            Après notre installation, Nicole nous a offert une bière sous un kiosque, dans le jardin derrière la maison (voir photo), d'où j'ai commencé à repérer les cerisiers avant que j'entreprenne une visite complète des lieux. Et c'est sous ce même petit kiosque que nous avons pris l'apéritif et fait un excellent dîner.

            C'était vraiment, après Mussidan et Saint-Ferme, la 3e étape des cerises (voir photo) : il faut voir comment Michel les cueille avec amour (voir photo, et photo), et ses fruits sont à la disposition de tous les voisins ; comment ses petites-filles sont déjà bien imprégnées de l'idée de la conservation de ce patrimoine, y compris dans les pratiques de bon voisinage (voir photo). Et comment il parle de ses griffons (voir photo), de ses chasses, de ses palombes (voir photo) ! À la question de savoir s'il mangeait les oiseaux de son élevage, il m'a répondu : pas ceux-là ! Il m'a fait comprendre qu'il voulait surtout montrer que ces oiseaux migrateurs pris au filet se reproduisent aussi en volière.

            Nicole et Michel sont en mouvement toute la journée : Nicole est au four et au moulin à la maison, elle est aussi engagée au niveau associatif dans son village ; Michel n'a pas dîné avec nous, car il avait une réunion avec des concitoyens du village. Ces deux-là quand ils posent la tête sur l'oreiller le soir, c'est à coup sûr pour s'endormir aussitôt, d'autant qu'ils doivent être debout très tôt le lendemain matin.