vendredi 31 janvier 2020

Étape 25 : Port-Sainte-Foy : 30 km.
Photo : Je suis sur la rive droite de la Dordogne, à Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt.
Résumé de l'étape :

Port-Sainte-Foy est sur la rive droite du fleuve la Dordogne, dans le département de la Dordogne. Cette commune a fusionné dans les années 60 avec celle de Ponchapt sous le nom de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt. Hier, l'activité principale était la batellerie sur le fleuve ; aujourd’hui l’accent est mis sur le tourisme et les loisirs.
Port, parce que c'était un port du temps de la batellerie, pour le bois, le vin et autres produits de la campagne ; et Sainte-Foy, parce que la Sainte est originaire du pays ; ce n'est que bien plus tard que l'abbaye de Conques, sur la voie du Puy, pour se relancer, a « récupéré » les reliques de la sainte qui avaient été placées à Agen.
Le parcours pèlerin se fait autour de la D 20, la voie qu'empruntent les cyclistes, qui la coupe en deux endroits, permettant de faire ainsi une bonne découverte de la campagne où la vigne est la culture dominante.
Le dernier petit tiers du chemin est carrément un grand détour dans cette campagne avant d'atteindre le fleuve. Dans cette voie de Vézelay, après le passage de la Loire, l'arrivée sur la Dordogne est un grand moment.
Le déroulement de l'étape :
L'étape se simplifie en quelque sorte, par la traversée des vignes – la réputation des vins de la région n'est plus à faire, où un sol fait de sable et de graviers, voire d'argile plus en profondeur, y est pour beaucoup. Les dénivelés sont peu prononcés. Les marcheurs se laissent donc glisser dans le paysage.
Ce qui nous a manqué, c'était le soleil ; depuis le départ à Mussidan, une petite pluie nous a accompagnés presque toute la matinée, mais le rythme de la marche était moins élevé qu'hier. Je suis resté en contact avec les deux autres, je savais aussi que dans l'après-midi le tempo allait être d'un ton en dessous.
Et dans le dernier petit tiers, alors que cela se voit que le balisage prend un malin plaisir à lancer le marcheur dans un grand détour, bien que fatigué comme les autres, une petite satisfaction m'avait envahi : Sainte-Foy nous tendait les bras. Il faut savoir s'appuyer sur un petit plaisir dans les moments difficiles.
La fin du test d'hier :
Dans la dernière partie justement, le balisage nous invite à tourner gauche dans une légère montée vers un petit village, et lorsque se présenta un chemin en terre qui mène au pied d'un superbe contrefort, mine de rien je me suis mis devant les deux autres, prêt à enregistrer une réaction éventuelle de leur part. Mais il n'y en eut pas. Ce large chemin en terre permet de gravir cette difficulté en ligne droite, sur un sol rendu assez boueux par la pluie qui a arrosé les environs toute la journée. La ligne droite fait que la pente est progressive jusqu'au sommet et ne laisse donc que peu de place à la récupération pendant l'ascension.
Je montais à ma main, utilisant au mieux mes bâtons, soucieux de ne pas me mettre dans le rouge – il n'y avait aucune de démonstration à faire. Cela devait être naturel. Un coup d'oeil à l'arrière à mi-pente montrait que j'avais pris une petite avance sur Cor et une plus importante sur Alain. Cette avance a été nette au sommet, en raison sans doute de l'implacable loi de la pesanteur : un petit gabarit portant un sac moins lourd que celui des autres est avantagé. Et je les ai attendus, sans qu'il y ait eu de remarque ni de regard interrogateur de ma part. D'ailleurs, le paysage valait le coup d'œil, et je m'employais à évaluer ce qu'il nous restait pour finir l'étape. Et j'ai continué à marcher devant, naturellement ! Descente, passage boueux dans des vignes. Dans l'ensemble, nous contournions vraiment la ville d'arrivée.
Un passage délicat en fin d'étape :
Nous étions encore dans les vignes quand ayant reçu un appel téléphonique Cor s'est laissé un peu décrocher ; et au bout d'un certain temps, comme il tardait à revenir sur nous, nous l'avons attendu. Il est réapparu à la fin d'une descente à la limite des champs et d'une zone boisée. Le passage dans ces bois est un vieux sentier qui n'a pas bougé depuis la nuit des temps, plein de galets rendus très glissants par la pluie, et des parties boueuses. Si je n'avais pas mes bâtons, en plus d'une fois je serais allé au sol. C'est dans les premiers mètres de ce sentier que Cor a fait une spectaculaire glissade, le petit sac qu'il avait à la main s'est retrouvé dans les branches des arbustes. Mais il n'y a eu aucun dommage, l'homme est solide. Et nous avons dû prendre mille et une précautions pour terminer cette descente ; nous avons respiré vraiment quand nous avons repris la départementale, et surtout la route qui longe la Dordogne, qui passe sous le pont qui permet la traversée du fleuve et qui conduit le pèlerin à Sainte-Foy. C'était la fin de cette éprouvante étape ; je crois que je n'étais pas le seul à ressentir une bonne fatigue ; un sac à dos sur 30 km demande un gros investissement en énergie. Il ne nous restait plus qu'à rejoindre notre hébergement à Port-Sainte-Foy-et-Ponchap, près de l'église.
Un bon gîte, un bon séjour :
Comme d'habitude, je suis entré le premier dans cet hébergement, Alain et Cor ont préféré faire un tour en ville pour les provisions à utiliser au dîner.
C'est une grande bâtisse, l'accès à l'étage où se trouve le gîte proprement dit, se fait par un grand escalier qui donne déjà une idée de ce que devait être ce bâtiment dans le passé. Tout a été refait : les sanitaires sont irréprochables ; le dortoir se trouve dans une grande salle, sans doute réservée hier à de grandes réceptions, où les lits sont disposés avec suffisamment d'espace de séparation – seuls deux dispositifs à deux lits superposés se trouvent dans un coin ; la pièce réservée à la cuisine et la salle à manger est en revanche un peu petite.
En entrant dans ce dortoir, j'ai découvert que d'autres pèlerins y étaient déjà installés : trois Néerlandais s'interpellaient bruyamment – j'ai pensé à Cor qui allait pouvoir échanger à l'aise avec ses compatriotes. Nous ne les avons même pas entrevus jusqu'ici, mais un découpage en étapes du chemin en vaut un autre – je les reverrai 10 étapes plus loin, à Sauveterre-de-Béarn, deux jours avant l'arrivée à Saint-Jean-Pied-de-Port.
Une fois installé, je suis allé faire un petit tour en ville. Juste dans les environs du pont sur la Dordogne qui permet de passer dans le département de la Gironde ! Je n'avais que des petites courses à faire vu que je mangeais avec les deux autres - je participe aux frais d'achat des victuailles pour le dîner. Mais le point le plus important, c'est le coup d'œil sur la Dordogne.
Nous avons occupé la cuisine avant les autres, car il n'y avait pas suffisamment de place pour tous les pèlerins présents – les trois Hollandais, dont un parle à peu près le français, ont mangé après nous.  Le dîner fut très apprécié, grâce à Alain et Cor, ma contribution se fait toujours dans la partie vaisselle ; j'ai répété à Alain qu'il devrait songer à lancer sa propre table d'hôte, et il m'a même dit qu'il y pensait ; quant à Cor, c'est plus loin sur le chemin qu'il m'a fait comprendre qu'il était dans son pays un professionnel de la restauration. Tout s'explique !
La nuit a été des plus calmes.

Étape 25 : Port-Sainte-Foy : 30 km.

Photo : Je suis sur la rive droite de la Dordogne, à Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt.

Voir la vidéo.

Résumé de l'étape : 
Port-Sainte-Foy est sur la rive droite du fleuve la Dordogne, dans le département de la Dordogne. Cette commune a fusionné dans les années 60 avec celle de Ponchapt sous le nom de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt. Hier, l'activité principale était la batellerie sur le fleuve ; aujourd’hui l’accent est mis sur le tourisme et les loisirs.
Port, parce que c'était un port du temps de la batellerie, pour le bois, le vin et autres produits de la campagne ; et Sainte-Foy, parce que la Sainte est originaire du pays ; ce n'est que bien plus tard que l'abbaye de Conques, sur la voie du Puy, pour se relancer, a « récupéré » les reliques de la sainte qui avaient été placées à Agen.





Port, parce que c'était un port du temps de la batellerie, pour le bois, le vin et autres produits de la campagne ; et Sainte-Foy, parce que la Sainte est originaire du pays ; ce n'est que bien plus tard que l'abbaye de Conques, sur la voie du Puy, pour se relancer, a « récupéré » les reliques de la sainte qui avaient été placées à Agen.

Le parcours pèlerin se fait autour de la D 20, la voie qu'empruntent les cyclistes, qui la coupe en deux endroits, permettant de faire ainsi une bonne découverte de la campagne où la vigne est la culture dominante.

Le dernier petit tiers du chemin est carrément un grand détour dans cette campagne avant d'atteindre le fleuve. Dans cette voie de Vézelay, après le passage de la Loire, l'arrivée sur la Dordogne est un grand moment.

Le déroulement de l'étape :

L'étape se simplifie en quelque sorte, par la traversée des vignes – la réputation des vins de la région n'est plus à faire, où un sol fait de sable et de graviers, voire d'argile plus en profondeur, y est pour beaucoup. Les dénivelés sont peu prononcés. Les marcheurs se laissent donc glisser dans le paysage.

Ce qui nous a manqué, c'était le soleil ; depuis le départ à Mussidan, une petite pluie nous a accompagnés presque toute la matinée, mais le rythme de la marche était moins élevé qu'hier. Je suis resté en contact avec les deux autres, je savais aussi que dans l'après-midi le tempo allait être d'un ton en dessous.

Et dans le dernier petit tiers, alors que cela se voit que le balisage prend un malin plaisir à lancer le marcheur dans un grand détour, bien que fatigué comme les autres, une petite satisfaction m'avait envahi : Sainte-Foy nous tendait les bras. Il faut savoir s'appuyer sur un petit plaisir dans les moments difficiles.

La fin du test d'hier :

Dans la dernière partie justement, le balisage nous invite à tourner gauche dans une légère montée vers un petit village, et lorsque se présenta un chemin en terre qui mène au pied d'un superbe contrefort, mine de rien je me suis mis devant les deux autres, prêt à enregistrer une réaction éventuelle de leur part. Mais il n'y en eut pas. Ce large chemin en terre permet de gravir cette difficulté en ligne droite, sur un sol rendu assez boueux par la pluie qui a arrosé les environs toute la journée. La ligne droite fait que la pente est progressive jusqu'au sommet et ne laisse donc que peu de place à la récupération pendant l'ascension.

Je montais à ma main, utilisant au mieux mes bâtons, soucieux de ne pas me mettre dans le rouge – il n'y avait aucune de démonstration à faire. Cela devait être naturel. Un coup d'oeil à l'arrière à mi-pente montrait que j'avais pris une petite avance sur Cor et une plus importante sur Alain. Cette avance a été nette au sommet, en raison sans doute de l'implacable loi de la pesanteur : un petit gabarit portant un sac moins lourd que celui des autres est avantagé. Et je les ai attendus, sans qu'il y ait eu de remarque ni de regard interrogateur de ma part. D'ailleurs, le paysage valait le coup d'œil, et je m'employais à évaluer ce qu'il nous restait pour finir l'étape. Et j'ai continué à marcher devant, naturellement ! Descente, passage boueux dans des vignes. Dans l'ensemble, nous contournions vraiment la ville d'arrivée.

Un passage délicat en fin d'étape :

Nous étions encore dans les vignes quand ayant reçu un appel téléphonique Cor s'est laissé un peu décrocher ; et au bout d'un certain temps, comme il tardait à revenir sur nous, nous l'avons attendu (voir photo). Il est réapparu à la fin d'une descente à la limite des champs et d'une zone boisée (voir photo, photo et photo). Le passage dans ces bois est un vieux sentier qui n'a pas bougé depuis la nuit des temps, plein de galets rendus très glissants par la pluie, et des parties boueuses. Si je n'avais pas mes bâtons, en plus d'une fois je serais allé au sol. C'est dans les premiers mètres de ce sentier que Cor a fait une spectaculaire glissade, le petit sac qu'il avait à la main s'est retrouvé dans les branches des arbustes. Mais il n'y a eu aucun dommage, l'homme est solide. Et nous avons dû prendre mille et une précautions pour terminer cette descente ; nous avons respiré vraiment quand nous avons repris la départementale, et surtout la route qui longe la Dordogne, qui passe sous le pont qui permet la traversée du fleuve et qui conduit le pèlerin à Sainte-Foy (voir photo et photo). C'était la fin de cette éprouvante étape ; je crois que je n'étais pas le seul à ressentir une bonne fatigue ; un sac à dos sur 30 km demande un gros investissement en énergie. Il ne nous restait plus qu'à rejoindre notre hébergement à Port-Sainte-Foy-et-Ponchap, près de l'église (voir photo, et photo).

Un bon gîte, un bon séjour :

Comme d'habitude, je suis entré le premier dans cet hébergement, Alain et Cor ont préféré faire un tour en ville pour les provisions à utiliser au dîner.

C'est une grande bâtisse, l'accès à l'étage où se trouve le gîte proprement dit, se fait par un grand escalier qui donne déjà une idée de ce que devait être ce bâtiment dans le passé. Tout a été refait : les sanitaires sont irréprochables ; le dortoir se trouve dans une grande salle, sans doute réservée hier à de grandes réceptions, où les lits sont disposés avec suffisamment d'espace de séparation – seuls deux dispositifs à deux lits superposés se trouvent dans un coin ; la pièce réservée à la cuisine et la salle à manger est en revanche un peu petite.

En entrant dans ce dortoir, j'ai découvert que d'autres pèlerins y étaient déjà installés : trois Néerlandais s'interpellaient bruyamment – j'ai pensé à Cor qui allait pouvoir échanger à l'aise avec ses compatriotes. Nous ne les avons même pas entrevus jusqu'ici, mais un découpage en étapes du chemin en vaut un autre – je les reverrai 10 étapes plus loin, à Sauveterre-de-Béarn, deux jours avant l'arrivée à Saint-Jean-Pied-de-Port.

Une fois installé, je suis allé faire un petit tour en ville. Juste dans les environs du pont sur la Dordogne qui permet de passer dans le département de la Gironde (voir photo) ! Je n'avais que des petites courses à faire vu que je mangeais avec les deux autres - je participe aux frais d'achat des victuailles pour le dîner. Mais le point le plus important, c'est le coup d'œil sur la Dordogne. (Voir photo, photo, photo, photo, photo, photo, photo et photo)

Nous avons occupé la cuisine avant les autres, car il n'y avait pas suffisamment de place pour tous les pèlerins présents – les trois Hollandais, dont un parle à peu près le français, ont mangé après nous.  Le dîner fut très apprécié, grâce à Alain et Cor, ma contribution se fait toujours dans la partie vaisselle ; j'ai répété à Alain qu'il devrait songer à lancer sa propre table d'hôte, et il m'a même dit qu'il y pensait ; quant à Cor, c'est plus loin sur le chemin qu'il m'a fait comprendre qu'il était dans son pays un professionnel de la restauration. Tout s'explique !

La nuit a été des plus calmes.

vendredi 3 janvier 2020


Étape 23 : Saint-Astier : 21,5 km..

Photo : une belle maison ancienne dans le Périgord.


Résumé de l'étape :

            Saint-Astier est au cœur de la vallée de l'Isle – un affluent de la Dordogne, qui prend naissance dans le Massif Central. Libourne est le point de confluence. Il fut un temps où ce cours d'eau était navigable, un projet de réhabilitation dans ce sens pour le tourisme est en gestation.

            Deux ratés dans cette étape : le premier, à l'abbaye de Chancelade, alors que j'étais seul, j'ai sauté un point du balisage ; le deuxième, après le village « Les Andrivaux », cette fois j'étais avec Guy, et tous les deux en grande discussion, non seulement nous n'avons pas vu la balise, mais nous avons mis un certain temps avant de retrouver notre chemin.

            Guy avait réservé au camping à l'entrée de Saint-Astier, et le reste du groupe à une chambre et table d'hôtes à un peu moins de 2 km du centre-ville, ce qui fait que j'ai dû faire, un peu comme les autres, un aller-retour en ville pour des visites et des petites courses, et donc encore des kilomètres en fin de journée. J'en ai retiré un avantage cependant, cette balade m'avait creusé un peu plus l'appétit, et notre logeuse nous avait préparé un repas de qualité.

Le déroulement de l'étape :

            Au départ du gîte à Périgueux, je me suis contenté d'un chocolat chaud, bien sucré, avec du pain de mie – il y en avait dans les provisions de réserve de la responsable. Dans ce gîte, j'ai laissé 10 €, en donativo, dans la boîte prévue à cet effet pour le séjour, et après avoir refait le pansement à mon index, je suis parti alors que les autres étaient encore dans le gros de leur préparation. – Ils cuisinent le repas de midi en commun. Mais je ne suis pas intégré au groupe à ce niveau.

            J'ai eu quelques hésitations à l'échangeur à la sortie de la ville ; d'ailleurs, à un moment, j'ai entraperçu Guy qui se trouvait sur un autre embranchement, un peu plus loin, mais il a vite disparu ; puis j'ai retrouvé les balises et tout est rentré dans l'ordre. Au calme, par beau temps, et un passage dans un petit quartier résidentiel (voir photo). 

            À l'abbaye de Chancelade, tout me paraissait désert, les bâtiments fermés, je ne me suis pas arrêté, j'ai continué à descendre. Mais j'ai rapidement compris que je n'étais plus sur le chemin, je suis retourné sur mes pas afin de retrouver la dernière balise. Cette dernière localisée, je suis redescendu mais cette fois en observant attentivement les deux côtés de la route... pour remarquer que juste avant l'abbaye une balise du GR presque cachée dans les herbes, pointe un petit escalier permettant de rattraper un chemin qui traverse un quartier au-dessus de l'abbaye.

            Tout s'est très bien déroulé par la suite. Et j'ai retrouvé Guy un peu plus loin. Par une petite route tranquille à travers les bois, nous sommes descendus dans une petite vallée, vers un petit village sur l'autre versant ; et nous avons fait une pause au fond de cette vallée. Au moment de repartir, Alain, Cor et Ole ont fait leur apparition, et ils ont descendu leurs sacs à dos. Guy et moi avons grimpé dans le village Les Andrivaux, tout en nous demandant comment il a été possible de construire toutes ces maisons sur un terrain autant incliné. Mais la pente s'adoucit vite après avoir dépassé la dernière maison. Un peu plus loin, nous nous sommes retrouvés sur un plateau... mais les balises se sont une fois de plus volatilisées. J'ai vérifié la route goudronnée sur au moins 500 m, et Guy en a fait de même dans un chemin à travers un bois. Toujours rien ! Il ne nous restait plus qu'à redescendre vers le village, et à retrouver la dernière balise. C'est alors que j'ai aperçu à une certaine distance de la route une dame qui s'occupait dans son jardin. Je l'ai interpellée, et elle nous a fait entrer dans sa cour. Nous avions eu droit non seulement à une explication sur le chemin dans la région, mais aussi à une présentation de son quartier, avec un brin de nostalgie. Je suis née ici, dit-elle ; vous voyez cette forêt dense en face, du temps de mon père, c'était partout cultivé. J'ai dû pousser un peu Guy à partir, car il serait resté bien plus longtemps à échanger avec cette dame. Mais elle nous a répété l'essentiel : dans le virage un peu plus bas, sur la gauche en montant, au pied d'un gros chêne se trouve la balise que vous n'avez pas vue. Elle avait raison, mais à notre décharge, ladite balise était à moins d'un mètre du sol et cachée dans les hautes herbes.

            Puis ce fut forêt et forêt... et petits chemins tranquilles.

            Nous avons profité de la forêt de la Faye et de ses sentiers ombragés, car il a fait chaud ce jour-là. Plus loin, une voiture qui arrivait en sens inverse s'est arrêtée à notre hauteur, et le conducteur nous a dit : à 200 m, sur un petit plateau, j'ai disposé des pierres sous les arbres, vous pourriez prendre un peu de repos, et manger à l'ombre ; c'est juste en face de chez moi. Et c'est bien ce que nous avons fait (voir photo).

            Plus loin, après avoir coupé la D 3, le chemin retrouve la rivière, et c'est le balisage de l'association locale de Compostelle qui reprend la main au GR, et nous avons eu des hésitations à certains endroits. J'aurai plus loin l'occasion de vérifier que la coordination entre le travail des associations locales et la FFRP (le GR) n'est pas du tout au top.

            La fin de l'étape se fait sur « la voie verte », à la fois calme et sécurisée, cela m'a un peu rappelé l'arrivée à Limoges sur les berges de la Vienne ; le chemin longe le cours d'eau jusqu'à un canal de dérivation, fait ensuite franchir la rivière par une passerelle, et suit cette « voie verte ». À l'approche de Saint-Astier, alors que nous arrivions auprès de quelques maisons, et avant que nous retrouvions à nouveau la rivière, nous n'avons pas pu résister à nous asseoir sous les arbres, attirés par la fraîcheur de l'ombre, car il y avait un vrai cagnard. J’ai même commencé à m'assoupir, tellement que je me sentais bien au calme, au repos.

            Nous sommes arrivés ensuite à la D 41 qui entre dans Saint-Astier, et qui nous a menés au camping, avant le pont sur l'Isle.

Une chambre et table d'hôtes à l'extérieur de la ville :

            La réservation à la chambre et table d'hôtes de Mme Delugin, au quartier du Roudier, a été faite par Alain pour le groupe des quatre, mais après les Andrivaux, je n'avais aucune idée de la position des trois autres sur le chemin ; logiquement, ils devraient être devant nous, étant donné l'erreur de parcours que Guy et moi avions faite. Pour avoir des renseignements précis concernant l'adresse de mon hébergement, je suis entré avec Guy au camping. À l'accueil, une jeune et charmante dame m'a donné tous les renseignements – mieux : sur son ordinateur, elle m'a sorti un petit plan pour aller au Roudier. Je n'ai pas visité ce camping, mais il m'a semblé bien organisé. J'y ai laissé Guy, en lui disant qu'en fin de journée nous aurons l'occasion de prendre un pot en ville.

            Le quartier cherché est à l'opposé de la ville, et de la continuité du chemin ; je n'ai donc pas passé le pont, j'ai longé l'Isle sur sa rive gauche, puis j'ai tourné à gauche à la première intersection, presque sous la voie ferrée, et le but était d'atteindre le prochain petit village rencontré sur la route. J'ai tourné à droite pour y entrer, et il n'y avait pas âme qui vive. J'ai fini par rencontrer un homme qui m'a montré du doigt, à distance, la maison recherchée, et j'ai dû reprendre la route pour y aller. C'est alors que j'ai vu déboucher Alain, Cor et Olé – vraisemblablement, ils ont dû, eux aussi, mettre un certain temps pour se repérer convenablement, à moins qu'ils n'eussent profité d'un petit bar qui leur tendait les bras.

Un bon accueil chez Mme Claudette Delugin, et de bonnes conditions d'hébergement

            Nous avons été très bien accueillis par Claudette, voir photo – elle a perdu son mari l'année dernière. Et tout de suite elle nous a proposé des « machines » pour le lavage de nos vêtements, une occasion à ne pas rater.

            La répartition dans les chambres s'est faite aussi vite : j'étais avec Alain qui a eu un grand lit et moi un petit – à chacun selon sa taille ; Cor et Ole étaient dans une autre chambre.

            En fin de journée, avant le dîner, sous un kiosque dans la cour, ce fut la traditionnelle petite réunion de concertation sur les étapes à venir : Alain m'a proposé de faire une réservation groupée des gîtes des 4 prochaines étapes : Mussidan, Sainte-Foy-la-Grande, Saint-Ferme, et La Réole où une dame accepte de venir nous chercher, car son hébergement est bien en dehors de la ville. Les deux Nordiques du groupe ont apporté des précisions quant à la suite de leur chemin : Ole veut raccourcir ses étapes, car autrement il arrivera trop tôt à Saint-Jean-Pied-de-Port, ce qui provoquera un décalage par rapport au jour initialement prévu pour son retour en avion ; quant à Cor, il va recevoir la visite de sa femme, de sa belle-sœur et de son gendre qui vont venir en caravane de Hollande passer deux jours avec lui. C’est un peu la loi du chemin : chacun doit tenir compte de ses impératifs personnels (habitudes alimentaires, cadence de marche et repos, etc. avant de trouver des avantages dans la constitution d’un groupe – une question qui n’est d’ailleurs jamais réglée complètement compte tenu aussi de la comptabilité des caractères des membres du groupe.

L'inconvénient d'un hébergement à l'extérieur de la ville étape :

            La ville se trouve à un peu moins de 2 km de notre hébergement, et il y a bien nécessité d'y aller, afin de prendre des photos, de faire des courses à la pharmacie et aux boutiques. L'aller-retour demande presque 4 km, et, en conséquence, un nouveau massage de mes pieds avant la nuit, le dernier étant celui après la douche à l’arrivée. Cette balade après l'étape est donc incontournable, et je tenais à la faire seul, pour garder aussi une part de liberté par rapport aux autres – les membres d'un groupe n'ont naturellement pas à différents moments de la journée tout à fait les mêmes besoins, les mêmes priorités, les mêmes centres d'intérêt. Voir photo, photo, photo, photo, et photo.

Un excellent dîner :

            Ce qui a aussi marqué ce passage à Astier fut le repas du soir (voir photo, photo , photo, photo ,et photo), sous le kiosque dans la cour, en compagnie de Claudette – à 20 H 20, il y avait encore du soleil. Et un repas de qualité : melon, côtes d'agneau, pommes sautées, salade, fromage et dessert, le tout bien arrosé de vin ; sans compter qu'à l'apéritif, la bouteille de pastis de notre logeuse a pris un sacré coup. Un séjour pour un prix raisonnable : nuit 25 €, et 13 € pour le repas, plus qu'acceptable dans ces conditions !