lundi 31 janvier 2022

 

Lundi 22 mai 2 017 : l’étape de Pons – 22,6 km


Voilà une étape où le spectacle à l’arrivée efface malgré tout ce que l’on a pu apprécier au fil des kilomètres avant de toucher au but du jour !

Pons, une commune du Sud-ouest de la France, dans le département de la Charente-Maritime, mérite plus qu’un petit séjour pour qui passe même par hasard dans le coin. Heureux Pontois !

C’est dans sa partie juchée sur un promontoire rocheux que se dresse son emblématique donjon - le château de Pons haut de 33 m, le symbole de la ville hier fortifiée, qui attire vraiment les regards des arrivants – qui en fait une ville touristique d’importance. J’ai été fort bien accueilli au Bureau d’information touristique qui s’y trouve, et c’est ainsi que j’ai eu l’adresse du gîte pour les pèlerins de Compostelle. Un ensemble extraordinaire avec l’Hôpital des pèlerins et La demeure seigneuriale, aujourd’hui Hôtel de ville.


Et en allant dans la partie basse de la ville, j’ai été agréablement surpris au passage d’un grand rond-point où des belles statues de marcheurs pointent la direction à prendre pour la suite du chemin.

Le gîte est très bien, et c’est avec plaisir que je suis remonté dans la partie haute pour faire des courses – il faut bien manger à l’arrivée de chaque étape – et j’ai même fait une 2e montée pour accompagner Luc, un pèlerin qui vient de terminer sa carrière militaire et qui commence sa nouvelle vie de retraite par un beau chemin de Compostelle, et qui lui aussi avait à faire des courses pour manger. Nous avions réuni nos achats pour un bon diner.


jeudi 27 janvier 2022

 

Dimanche 21 mai 2 017 : Saintes, 35,5 km


La belle grande étape, et surtout un séjour inoubliable dans la ville d’arrivée ! La belle ville, l’accueil des pèlerins au logement près de la cathédrale de Saintes, et la rencontre avec Solange à l’accueil de Saint-Eutrope. Une attente tout à fait impensable, voire impossible à anticiper.

Photo : la cathédrale Saint-Eutrope

Après une longue marche dans une belle campagne, je plonge dans la ville de Saintes, et première satisfaction : je tombe sur une pharmacie ouverte ce dimanche, j’avais besoin de gel d’arnica pour mes pieds. Plus loin, je découvre une belle foule de spectateurs à un grand carrefour : il y avait une course cycliste sur un circuit dans le centre-ville. Et je continue mon chemin, la priorité étant de m’assurer une place pour la nuit au refuge des pèlerins près de la cathédrale.


Photo : Je suis avec le responsable du gîte
.

Photo : l’accueil de Saintes

À mon arrivée, je suis bien accueilli par un responsable, et je remarque qu’il n’y a que deux lits qui sont occupés par des sacs et autres affaires de marcheurs. Et pendant mon installation, j’entends dans un local d’à côté des déplacements de bancs et autres petites tables : une dame était à l’œuvre, elle récupérait du matériel pour une animation associative dans un autre lieu.


Photo : avec Solange
. Et au cours de ses déplacements, j’ai fini par la voir de près sans qu’elle ait pu se rendre compte que je l’observais dans son travail. Et à ma grande stupéfaction, je l’ai vite reconnue, le hasard fait toujours bien les choses : je la connaissais bien ! Je l’avais rencontrée à plusieurs reprises sur la voie d’Arles en 2 011. D’abord, dans la dernière partie de la Rigole avant l’entrée dans Toulouse : elle se reposait avec son mari, et tous les deux n’avaient plus une goutte d’eau, alors qu’il leur restait encore une bonne petite côte pour atteindre leur gîte. Je leur ai donné de quoi boire de façon à bien finir leur étape du jour. Et je les ai rencontrés deux fois encore dans la partie espagnole de cette voie d’Arles, déterminés à finir leur chemin alors que la fatigue était à son comble.  Ils venaient de la Nouvelle-Calédonie, l’homme y avait fait une carrière militaire. Et 6 années après je les retrouve sur autre Chemin… et si la femme est toujours très active, l’homme résiste à la maladie – elle a d'ailleurs insisté pour que je fasse un brin de conversation avec ce dernier – elle l’a appelé sur son portable – le couple étant maintenant installé à Saintes. Tout est possible sur un chemin de Compostelle. Et particulièrement dans les bonnes relations avec les autres !

Un chemin de Compostelle, c’est aussi bien manger chaque jour et reprendre des forces pour l’étape du lendemain. J’ai trouvé un bon bar-restaurant, bien fréquenté, à 5 minutes à peine de mon logement, où vraiment c’était comme si j’avais l’habitude de le fréquenter depuis longtemps. Et j’ai passé une excellente nuit dans cette ville de Saintes.


lundi 24 janvier 2022

 

Samedi 20 mai 2 017 : Saint-Jean d’Angely, 23,4 km


Une belle étape, sous un beau soleil, et surtout un passage inoubliable dans la commune « Les Églises d’Argenteuil ».

Je quittais une grande voie pour entrer dans une petite agglomération, et à l’entrée, il y a des bancs devant un petit espace bien aménagé, et je me suis alors dit : pourquoi ne pas manger à cet endroit ? – quoique le plus souvent, se reposer pour moi, c’est surtout descendre mon sac pour soulager mes épaules, m’asseoir un moment, mais aussi bouger un peu pour me décontracter les jambes tout en mangeant. 


Et j’ai échangé avec un passant qui m’a surtout
conseillé de visiter l’église, un peu au-dessus de mon point de repos, et de ne pas oublier de lire quelques documents à l’intérieur de l’édifice. Et c’est ce que j’ai fait peu de temps après…

À la sortie de cet édifice, tour en marchant j’ai rencontré un retraité, qui habite dans le coin, et quand je lui ai dit que je venais de la Réunion, il s’est exclamé : pendant des années, j’ai travaillé à la SNCF avec des Réunionnais. Et alors nous avons parlé un peu de tout, avec un plaisir partagé.





Avant de sortir de ce village, je suis passé devant la grande grille du château du coin, qui était fermée, et donc sans pouvoir vraiment jeter un œil sur le château en question. L’idéal aurait été de pouvoir entrer dans cet espace pour mieux plonger dans l’histoire de cette petite commune qui a bien rayonné dans le passé.

dimanche 23 janvier 2022

 

Vendredi 19 mai 2 017 : Aulnay, 32 km

Au réveil, à 6 H, et après un bon petit déjeuner, je démarre seul, pour constater que s’il ne pleut pas, le temps n’est pas pour autant extra. Loin de là ! Mon ressenti était plus que bon puisqu’en peu de temps la pluie est apparue, mais avec une certaine rage, et pendant une bonne partie de l’étape. Les chemins de terre étaient carrément impraticables au point qu’après avoir consulté mon plan, j’ai décidé d’emprunter longuement une départementale pour ne pas remplir mes chaussures de boue. Et j’ai bien fait : plus loin, alors que cette pluie se maintenait à un bon niveau, j’ai vu Fabien déboucher d’un sentier, crotté de la tête aux pieds – il voulait que je vienne avec lui sur les chemins de terre, ce que j’ai catégoriquement refusé en rigolant.

Quand je suis arrivé au gîte que j’avais choisi – il n’y avait personne dans la maison, et je me suis installé dans un petit dortoir à l’étage – voir photo. Mes vêtements avaient carrément séché sur moi – et ce n’est qu’après que je me suis fait enregistrer dans ce logement.


J’ai pu trouver un coin pour manger pas trop loin de mon logement, et, le ciel s’assombrissant encore – la pluie a menacé tout le reste de la journée ; le soir nous n’étions que trois dans ce petit dortoir – il y avait un autre – et j’ai passé une bonne nuit, content d’avoir bien géré cette étape pluvieuse, et avoir réussi à protéger mes affaires dans mon sac.





 

Voie de Tours 2 017, 2 -ème partie

Se donner un principe, et s’en tenir, au départ de cette nouvelle épreuve de Compostelle : un effort pour apprécier chaque moment. Et sourire, photographier, filmer et écrire le soir avant de s’en dormir. Fixer ces grands moments de vie… de la préparation, au départ de la maison, au voyage avion et train, et aux différentes étapes. Vivre au mieux tous les instants.

Vendredi 12 mai 2 017 : premier couac à l’aéroport Roland Garros, à la Réunion : j’ai oublié la clé de ma valise à la maison (où il y a mon sac de marche préparé et bouclé, et de petites affaires pour différents séjours en France métropolitaine avant et après le chemin, chez des parents ou des amis. Finalement, je pense que mon frère à Marseille chez qui je dois passer, pourra couper ce petit cadenas. Un autre événement inattendu avant le départ de l’avion : une évacuation de l’aéroport à la découverte d’un colis suspect. Et une autre surprise : le gros des voyageurs avait déjà embarqué, et nous étions un peu moins de 10 à avoir fait attendre un peu plus l’avion – une mauvaise organisation dans l’évacuation de l’aéroport. Photo : Les escaliers près de la gare Saint-Charles, à Marseille.

Bon petit séjour à Marseille – une ville que je connais fort bien : j’y ai fait mes études à la Fac des Sciences. Mon frère et des amis organisent à chacun de mes passages des balades et autres petits amusements.

Lundi 15 mai 2 017 : Photo : Le village de Cadenet, dans le Vaucluse, région Provence – Alpes – Côte d’Azur

Une belle visite dans la Provence, particulièrement au village des Bories… et, bien entendu, un bon repas au restaurant. Mais le clou, après ce qui a été une très bonne journée, une belle attaque virale : grippe, nez qui coule et éternuements – bien entendu, j’ai contre-attaqué avec de l’aspirine, me disant que, finalement, je n’avais pas vraiment de chance avec cette voie de Tours. 

Ce fut ensuite un court séjour à Paris avant de me remettre sur cette voie de Tours commencée l’année dernière. Et j’ai oublié mon début de grippe.

 

Jeudi 18 mai 20 17 : j’arrive à la gare de Niort à 12H38 sous une pluie fine et un froid qui pique – cela va mieux du côté de la grippe… mais je dois attendre 15 H un bus pour me rendre à Melle, le départ le lendemain de la 2eme partie de cette voie de Tours. Le temps est long quand on n’a pas prévu des choses intéressantes à faire, tout étant fixé sur un bus à ne pas rater…

Et arrivé à Melle je vais bien entendu à l’accueil de Jean-Jacques Pagery où un marcheur – Fabien, un jeune s’était mis en disponibilité dans son travail pour marcher un peu – est déjà sur place. Très bon repas le soir, une bonne ambiance à table, tout ce qu’il fallait donc pour se laisser ensuite glisser dans les bras de Morphé, et donc passer une bonne nuit avant de démarrer sur cette 2e partie de la voie de Tours.

mercredi 12 janvier 2022

 

Étape 7 : Saint-Sauvant, mardi 17 mai 2 016, 26,8 km ; et mercredi 18 mai 2 016, Saint-Sauvant – Melle


Un accueil extraordinaire de Jean-Jacques Pagery – un copain de Daniel Dumont de la Réunion, un pratiquant assidu des Chemins de Compostelle, qui m’en avait parlé.

J’étais dans son gîte, et il m’a très bien accueilli – je pense à l’excellent repas qu’il avait préparé (voir photo).

Et le lendemain, j’étais à Melle où Jean-Jacques Pagery est bien implanté - e t pour saluer son accueil, je l’ai invité au restaurant où nous avons fait aussi une très bonne bouffe – j’avais déjà décidé d’arrêter cette voie de Tours pour cette année, mes pieds ne supportant plus mes chaussures de marche. Le lendemain, je changeais donc de région pour la Bretagne, et ensuite un dernier séjour à Paris avant de rentrer à la Réunion – mais avec un engagement : revenir l’année prochaine pour avancer sur cette voie de Tours. 

lundi 10 janvier 2022

 

Étape 6 : Coulombiers, lundi 16 mai / 2 016 - 20 km


Je n’ai pas été seul dans cette étape ; j’ai reçu presque naturellement des aides de beaucoup de gens rencontrés : un gars m’a aidé à sortir de Poitiers par le bon chemin – plus précisément par la rue des Joncs ; plus loin un autre qui travaillait dans sa cour m’a indiqué un commerce pour faire des provisions de façon à bien tenir le chemin ; plus loin encore, une dame s’est arrêtée pour confirmer que j’empruntais était bien le bonne voie ; la jeune dame qui lavait sa voiture à Cadoue me confirma que j’avançais bien dans la bonne direction. Puis ce fut le déjeuner sous un chêne alors que la pluie commençait à goutter.

J’ai eu mal aux pieds et au bas du dos – une question d’équilibre de mon sac ? J’ai bien compris que les gens ne sont pas indifférents aux marcheurs de Compostelle. Bien sûr, on en trouve qui ne s’arrête pas quand on leur demande des informations.

J’ai toujours des petits problèmes d’interprétation avec les préconisations de mon guide, et, bien entendu, il me faut à chaque fois trouver une solution pour m’en sortir. Mais, qui se révèlent justes après avoir bien cerné les réalités du Chemin – Les rédacteurs synthétisent un peu trop vite, sans doute pour ne pas avoir trop de pages à publier.

Une femme s’est arrêtée à ma hauteur, dans sa voiture elle avait compris que j’étais en recherche d’orientation – sans doute parce que je n’étais pas le premier qu’elle voyait en recherche à cet endroit : elle m’a aidé à trouver une fameuse borne d’incendie comme repère pour le bon chemin. J’ai été quand même assez baladé dans le paysage avant d’arriver à Coulombiers. Et au bout, une satisfaction : la pluie avait vraiment cessé – mais un froid qui pique avait pris le relais.

À l’Hôtellerie de Coulombiers, j’ai eu une bonne discussion avec une dame, et je me suis aperçu qu’elle connaissait bien le monde des pèlerins.

 

samedi 8 janvier 2022

 

Étape 5 : Poitiers, dimanche 15 mai 2 016 – 34,5 km


La méga étape, avec un apport nouveau pour ce qui est de ce type de chemin à la fois célèbre et fortement historique : la Voie Romaine. J’ai eu en plusieurs fois à faire face à une classique adaptation entre les préconisations du mon livre et le balisage sur le terrain, voire à des choix sur la carte Internet de mon portable – c’est qu’il y a toutes sortes de variantes, la voie de Tours est d’une très grande richesse. Lorsque je perdais le fil de mon livre, je me repositionnais bien plus loin dans la réalité de ce GR. Par exemple, pour me rapprocher du début de la Voie Romaine, je me suis rattrapé au Calvaire Blanc (voir photo).

Dans la portion que j’ai parcourue, c’est une belle voie, bien large et entretenue, il ne manquait plus que des chars et des cavaliers romains pour compléter le décor. On ne peut pas en faisant ce parcours ne pas essayer de s’imaginer un défilé sur cette voie à cette époque où la Gaule était occupée par les Romains.


Un souvenir marquant : alors que je terminais cette fameuse voie historique où je ne cessais de penser aux soldats romains déboulant sur leurs chars, à une intersection avec une route asphaltée débouchait une voiture avec à bord des gens bien habillés. Elle s’est arrêtée à mon niveau. Et j’ai un peu échangé avec un des occupants. Quand je lui ai dit que je venais de la Réunion, sa réponse m’a tout simplement fait rire : vous venez de Mafate ? Sans doute, l’homme a été très impressionné lors d’un séjour dans l’île par les paysages et la rencontre avec les habitants sur place lors d’une excursion à cet endroit, l’un des trois cirques qui caractérisent les hauts de l’Île de la Réunion.

Quand les informations du guide ne semblent ne plus coller à la réalité vécue, pour s’en sortir, il faut aller vers des gens du coin rencontrés et leur demander des précisions sur la suite du parcours. Et tout redevient alors évident, simple. Cette voie de Tours est aussi un très bon terrain d’exercice pour s’habituer à l’utilisation d’Internet de façon à mieux se caler dans le réel.

Un gros problème lors de cette étape s’est présenté à Bruxerolles – rien ne collait plus avec les informations que j’avais ; et ce sont deux jeunes qui m’ont « sauvé » en me proposant de prendre un bus pour le centre-ville. Il faut savoir utiliser tous les moyens pour mieux coller aux réalités du terrain… et gagner du temps.




À certains endroits de cette voie de Tours, je m’en suis sorti en demandant des conseils aux gens que je rencontrais. Il en fut de même dans la ville d’arrivée pour trouver la maison diocésaine de Poitiers où je comptais passer la nuit. Et c’est une jeune fille, près de la cathédrale de cette ville, qui m’a aidé à trouver le chemin pour y aller. La question importante qui se posait alors : où trouver à manger simplement dans le coin ?

Quand j’ai passé le portail de cette maison diocésaine, j’ai immédiatement surpris de la juxtaposition de plusieurs grands bâtiments, et pendant un moment je me suis demandé où dois-je passer pour obtenir une place. J’ai été bien accueilli et placé dans une chambre à l’étage, et près de tout ce qu’il faut pour se doucher et laver des vêtements. Je n’ai pas rencontré âme qui vive en me déplaçant dans cet immeuble. Et ce fut encore un immense plaisir quand j’ai découvert en redescendant pour une virée dans le quartier, qu’il y avait une partie restaurant au rez-de-chaussée d’un de ces immeubles. Tout finit toujours par se simplifier !

Et j’ai appris tout récemment qu’il y a une maison diocésaine toute neuve à Poitiers, et bien outillée pour exercer ses multiples fonctions dans la zone d’influence de la religion catholique.


mardi 4 janvier 2022

 

Étape 4 : Châtellerault, samedi 14 mai 2 016, 18,3 km

J’ai suivi et bien suivi les préconisations du Lepère : tout était impeccable, et collait bien à la réalité du terrain. Et c’est surtout la D 121 qui m’a évité de faire des détours dans la campagne, non loin de la D 910.


Pas de pluie, mais un vent froid toute la journée ; et le soir à Châtellerault la température a bien baissé.


J’ai éprouvé quelques difficultés à trouver l’église Saint-Jacques, pour pouvoir prendre un bon départ demain, cette méga étape qui m’attend… Et une belle découverte dans cette église : une statue Saint-Jacques dans un aménagement particulier.

Et c’est avec plaisir que je me suis promené dans cette ville, avec vraiment de belles places. Et j’ai choisi un petit hôtel en plein dans le centre et non loin de l’église. Et, bien entendu, il y avait bien des possibilités pour se restaurer convenablement et pour pas cher.

 

Étape 3 : Les Ormes, vendredi 13 mai 2 016 :


Hier soir à l’arrivée à Saint-Maure-de-Touraine, j’ai découvert que j’avais deux ongles bleus, une à droite et l’autre à gauche – sans oublier un petit cor qui s’est réveillé du côté du pied droit. Mais je me suis réconforté à table : j’ai bien mangé, et tout était bon. Selon une bonne formule : quand l’appétit va, tout va !

Mais dans la nuit, je n’écartais pas un abandon, échafaudant plusieurs plans. Et pourtant, au réveil, je me suis bien senti d’attaque. Et j’ai fait un excellent petit déjeuner, ce qui m’a donné encore plus du courage pour la suite.

Toute la journée je me suis retrouvé sous la pluie, et j’ai même dû à un moment mettre mon coupe-vent par-dessus mon poncho.

La nouveauté, c’est que cela a coincé après Draché pour ce qui est du parcours, alors que je m’apprêtais à couper la D910. Ce qui fait que je me suis « tapé » toute cette départementale jusqu’à Saint-Avant, le port de pêche, et les Ormes. Une vraie expérience ! Une leçon de plus du Chemin de Compostelle : nous sommes en perpétuel apprentissage !

Le soir, des coquillettes bolognaises, à la boutique du camping des Ormes où je me suis arrêté, achat du plat et des accompagnements solides et liquides, réchauffement et dégustation dans mon bungalow. Soins des ongles des pieds ; et des journaux dans les chaussures pour absorber l’humidité pendant la nuit.


J’étais seul dans ce bungalow, et tout son équipement à ma disposition. Mais les restes de l’hiver étaient encore bien présents. Pour dormir, malgré une bonne couverture, je me suis rappelé une technique de Babou, un compagnon sur une bonne partie de la voie du Puy-en-Velay en 2 011 : alors qu’il faisait très froid dans la chambre et que compte tenu de l’humidité ambiante, une fois installé dans mon lit j’ai posé sur la couverture des feuilles des journaux que j’ai trouvées sur place. Ma foi, je crois qu’il y a eu une certaine efficacité… parce que j’ai passé une bonne nuit ; et le lendemain, après les soins habituels aux pieds et un bon petit déjeuner, ma condition était bonne pour attaquer la suite.

dimanche 2 janvier 2022

  1. Nous sommes bien au tout début de « la saison des pèlerins », et je découvre à Tours un bel établissement d'accueil des pèlerins pratiquement désert : au réfectoire nous étions deux seulement dans une immense salle. 
  2. La voie de Tours (1ère et 2e parties)
  3. Mardi 10 mai 2 016 : après un Paris -Tours par le train, je débarque dans une ville qui me paraît bien moderne, par un temps bien éclairé et qui met en valeur le centre de cette ville, je suis allé à mon hébergement chez les Sœurs Bénédictines de St-Martin. 

Au réfectoire nous étions deux pèlerins seulement dans une immense salle : c’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Jean Manchon, de Marseille, un habitué des chemins de Compostelle (voir photos 1 et 2). De bons moments de détente en attendant le lendemain pour une première étape. Et surtout de belles visites en ville avec, entre autres, la reconnaissance des balises pour sortir de cette ville demain matin de bonne heure.




Mercredi 11 mai 2 016 :  1ère étape : Sorigny 




Départ un ciel fermé, mais il n'y a pas de pluie - ce n'est qu'en 2e partie que j'ai commencé à être un peu mouillé - et cette petite pluie ne m'a pas quitté jusqu'à la fin de cette étape. Donc, une pluie énervante mais qui m'a fait prendre encore plus  conscience que j'avais bien fait d'emmener un vieux poncho.

Dès le départ, et ce depuis quelques jours d'ailleurs, une petite douleur au pied, près du petit orteil droit, s'est bien signalée à mon attention, ainsi qu'une petite gêne dans les jambes. Mais c'est un peu ma nature : je sais qu'au bout de quelques kilomètres mon corps arrive à les supporter assez bien. Les prévisions météo  indiquent que ce temps doit durer quelques jours.


Mais comme je me sentais un peu cassé, je me demandais si je ne couvais pas une grippe. D'ailleurs, dans le TGV, après des éternuements, j'avais pris un Doliprane. Et je me disais que pour le test, ce sera à la 2e étape. En gros, ce n'était pas l'optimisme. 

Je suivais les indications du "Lepère", et je n'ai trouvé le balisage rouge et blanc qu'après un chemin herbeux qui plonge dans un petit creux pour ressortir à Nouis. Et le balisage ne collait pas toujours aux indications de mon livre de route.

À l'auberge de la mairie, à Sorigny, le "patron" a reconnu mon petit accent de Réunionnais, parce qu'il a des gens qui travaillent avec lui et qui viennent de mon île - que je n'ai pas vus d'ailleurs!