Étape
12 : Éguzon, 24 km : jeudi 28 mai 2 015.
Photo :
J'arrive à Éguzon.
Résumé
de l'étape :
Éguzon, dans le sud du département
de l'Indre, est un village étape sur les contreforts du Massif Central. C'est
la construction d'un grand barrage hydroélectrique qui donna de l'essor à cette
région par le développement des activités de loisirs autour d'un lac de plus de
300 ha.
L'étape du jour, la dernière de
cette variante par Bourges, est très agréable, avec cependant de belles montées
sur la fin. Après Éguzon, les pèlerins retrouvent ceux qui sont passés par le
chemin de Nevers, et qui continuent sur un seul chemin jusqu'à
Saint-Jean-Pied-de-Port dans les Pyrénées.
L'étape :
De bon matin, au départ d’Argenton,
la température était de 9° sur la place de la République. J'ai traversé le pont
sur la Creuse. Puis, à l'intersection, j'ai tourné à gauche sur la D 913, qui
mène jusqu'à l'arrivée, pour suivre le plan arrêté hier. La départementale suit
pendant un bon moment la rive gauche de la Creuse pour s'en éloigner quelque
peu dans la 2e moitié de l'étape.
Un signe de plus de l'activité de
cette petite ville d'Argenton-sur-Creuse, c'est la circulation sur cette
départementale à cette heure matinale, avec un flux important des véhicules qui
quittent la petite ville ou qui y arrivent, du moins dans un premier temps. Je
me suis vu plusieurs fois dans l'obligation, tout en marchant sur la gauche de
la route, de me mettre carrément hors de la voie, et même de m'arrêter parfois
dans la partie gazonnée mal fauchée. Il est vrai qu’à cette heure très matinale
les gens sont pressés de se rendre à leur travail. Mais plus loin, tout ce
bruit de circulation, ce remue-ménage, s'est nettement calmé, et j'ai retrouvé
la belle campagne du Berry, avec ses paysages très variés, et beaucoup de bois
dont le vert se détache de la couleur des champs environnants, si bien, et c'en
est une preuve, que le coucou par ses chants s'est manifesté clairement.
Cette étape est caractérisée par de
longues lignes droites, de faux plats, et aussi de petites routes qui
serpentent dans le paysage. Le temps était bien ensoleillé, et c'était
l'occasion de reprendre la pratique de la boussole solaire, particulièrement
dans la dernière partie marquée par des dénivelés intéressants. Il fallait bien
gravir ces petits contreforts du Massif Central. Mais le temps était au beau,
la température avait bien remonté sous le soleil, et c'est sans aucun problème
que je me suis présenté devant le centre-ville bien aménagé de cette commune d'Éguzon-Chantôme
(réunion des deux anciennes communes).
Les
habituels points d'appui :
En avançant dans le village, après
l'église, je suis entré dans un bar pour manger quelque chose. La serveuse m'a dit qu'elle ne servait pas de sandwich mais que
je pouvais aller en chercher à une boulangerie relativement proche et venir le
manger sur place en buvant ce que je voulais. Que je pouvais même laisser mon
sac en attendant ! Mais mon sac devant toujours rester sous mon regard, je
l'ai remis sur mon dos en allant à cette boulangerie. Les deux consommateurs
debout au bar ne se sont même pas retournés à mon passage, je faisais déjà bien
partie du décor.
Le boulanger m'a donné ce que je
voulais, et m'a même précisé, avant que je le lui aie demandé, que sa boutique
est ouverte à 6 h du matin, et que je pouvais alors emporter de quoi me
sustenter pour la journée. Sympathique ! Ce qui montre bien que le pèlerin
est sur son terrain.
J'ai pris mon sandwich et je suis
retourné au bar pour le manger...avec un grand thé. Je ne prends jamais de
boisson glacée tout de suite après la marche.
La
visite de la petite ville l'après-midi :
- Une nouveauté sur mon chemin après la douche et l'installation : j'ai vu un sac-à-dos en ville
- ; le dernier, c'était à Cuncy-lès-Varzy, lors de ma 2e étape. Ici, l'homme consultait un plan de la ville ; il n'a pas tardé à partir – même si je ne l'ai pas vu de face, il a fort à parier pour que ce fût alors Jean-François, que j'ai rencontré le lendemain au gîte de la Souterraine, que j'ai revu deux jours plus tard au gîte des Billanges, et dans d'autres hébergements pendant plusieurs étapes. Vraisemblablement, il partait pour le fameux camping municipal du lac d'Éguzon un peu plus loin, qui est ouvert toute l'année. Il n'y a pas à marcher beaucoup pour passer du parc où se trouvent la mairie et le musée de la Creuse à l'église.
et aux différents établissements pour touristes.
Au cours de cette visite, j'ai
acheté des fruits pour l'étape du lendemain, qui fait 33-34 km ; dans les
moments creux, en fin d'étape surtout, les fruits redonnent de l'allant.
Plus tard, au restaurant où j'ai
pris mon dîner, j'étais seul dans la salle pendant presque tout le repas, un
couple de touristes est arrivé un peu plus tard, il est vrai que ces deux-là
avaient la nuit devant eux tandis que pour moi il importait de prendre un bon
repos en vue des kilomètres qui m'attendaient le lendemain.
Dans la salle du restaurant, des
coupures de presse et des photos relataient des événements du village pendant
une bonne période, et rappelaient le passage de quelques personnalités dans la
région, des peintres célèbres ou de grands écrivains. J'ai relevé particulièrement
une citation attribuée à Guy de Maupassant : « De toutes les
passions, la seule vraiment respectable me paraît être la gourmandise ».
Était-ce un élément retenu pour la stratégie de la maison dans cette région
très touristique ? Le pèlerin, pour peu qu’il ait encore plus de vingt
étapes devant lui, est plus que conscient qu’il faut toujours bien s’alimenter
pour faire face à la dépense d’énergie qui l’attend.
Le
hérisson, la mascotte de ce village étape ?
Il n'est pas possible de visiter le
parc à l'entrée de ce village étape, où se trouve le musée, sans
« buter » sur la sculpture en bois d'un hérisson, posée à même le
trottoir – j'avais d'ailleurs remarqué sur un petit panneau à l'entrée
de la ville un dessin de ce petit animal de la campagne. À une
dame qui sortait de ce parc, je lui ai demandé s'il fallait voir dans cette
sculpture une portée symbolique pour cette petite ville. La réponse, après
quelques hésitations : dans la commune d'Éguzon-Chantôme où je travaille, la
mairie fait la promotion des artistes du pays ; ici, une œuvre en bois
représentant le hérisson ; quant à la portée symbolique de l'œuvre, je n'en
sais vraiment rien ! C'est un cadeau d'un sculpteur de la commune, a-t-elle
encore ajouté.
J’avais
une petite sensibilité à un genou, aussi avant de me mettre au lit le soir j’ai
pris soin de bien le frictionner au gel d’arnica.