samedi 28 septembre 2019


Étape 12 : Éguzon, 24 km : jeudi 28 mai 2 015.



Photo : J'arrive à Éguzon.






Résumé de l'étape :

            Éguzon, dans le sud du département de l'Indre, est un village étape sur les contreforts du Massif Central. C'est la construction d'un grand barrage hydroélectrique qui donna de l'essor à cette région par le développement des activités de loisirs autour d'un lac de plus de 300 ha.

            L'étape du jour, la dernière de cette variante par Bourges, est très agréable, avec cependant de belles montées sur la fin. Après Éguzon, les pèlerins retrouvent ceux qui sont passés par le chemin de Nevers, et qui continuent sur un seul chemin jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port dans les Pyrénées.



L'étape :

            De bon matin, au départ d’Argenton, la température était de 9° sur la place de la République. J'ai traversé le pont sur la Creuse. Puis, à l'intersection, j'ai tourné à gauche sur la D 913, qui mène jusqu'à l'arrivée, pour suivre le plan arrêté hier. La départementale suit pendant un bon moment la rive gauche de la Creuse pour s'en éloigner quelque peu dans la 2e moitié de l'étape.

            Un signe de plus de l'activité de cette petite ville d'Argenton-sur-Creuse, c'est la circulation sur cette départementale à cette heure matinale, avec un flux important des véhicules qui quittent la petite ville ou qui y arrivent, du moins dans un premier temps. Je me suis vu plusieurs fois dans l'obligation, tout en marchant sur la gauche de la route, de me mettre carrément hors de la voie, et même de m'arrêter parfois dans la partie gazonnée mal fauchée. Il est vrai qu’à cette heure très matinale les gens sont pressés de se rendre à leur travail. Mais plus loin, tout ce bruit de circulation, ce remue-ménage, s'est nettement calmé, et j'ai retrouvé la belle campagne du Berry, avec ses paysages très variés, et beaucoup de bois dont le vert se détache de la couleur des champs environnants, si bien, et c'en est une preuve, que le coucou par ses chants s'est manifesté clairement.

            Cette étape est caractérisée par de longues lignes droites, de faux plats, et aussi de petites routes qui serpentent dans le paysage. Le temps était bien ensoleillé, et c'était l'occasion de reprendre la pratique de la boussole solaire, particulièrement dans la dernière partie marquée par des dénivelés intéressants. Il fallait bien gravir ces petits contreforts du Massif Central. Mais le temps était au beau, la température avait bien remonté sous le soleil, et c'est sans aucun problème que je me suis présenté devant le centre-ville bien aménagé de cette commune d'Éguzon-Chantôme (réunion des deux anciennes communes).



Les habituels points d'appui :

            En avançant dans le village, après l'église, je suis entré dans un bar pour manger quelque chose. La serveuse m'a dit qu'elle ne servait pas de sandwich mais que je pouvais aller en chercher à une boulangerie relativement proche et venir le manger sur place en buvant ce que je voulais. Que je pouvais même laisser mon sac en attendant ! Mais mon sac devant toujours rester sous mon regard, je l'ai remis sur mon dos en allant à cette boulangerie. Les deux consommateurs debout au bar ne se sont même pas retournés à mon passage, je faisais déjà bien partie du décor.

            Le boulanger m'a donné ce que je voulais, et m'a même précisé, avant que je le lui aie demandé, que sa boutique est ouverte à 6 h du matin, et que je pouvais alors emporter de quoi me sustenter pour la journée. Sympathique ! Ce qui montre bien que le pèlerin est sur son terrain.

            J'ai pris mon sandwich et je suis retourné au bar pour le manger...avec un grand thé. Je ne prends jamais de boisson glacée tout de suite après la marche.  



La visite de la petite ville l'après-midi :

  •             Une nouveauté sur mon chemin après la douche et l'installation : j'ai vu un sac-à-dos en ville 
  • ; le dernier, c'était à Cuncy-lès-Varzy, lors de ma 2e étape. Ici, l'homme consultait un plan de la ville ; il n'a pas tardé à partir – même si je ne l'ai pas vu de face, il a fort à parier pour que ce fût alors Jean-François, que j'ai rencontré le lendemain au gîte de la Souterraine, que j'ai revu deux jours plus tard au gîte des Billanges, et dans d'autres hébergements pendant plusieurs étapes. Vraisemblablement, il partait pour le fameux camping municipal du lac d'Éguzon un peu plus loin, qui est ouvert toute l'année. Il n'y a pas à marcher beaucoup pour passer du parc où se trouvent la mairie et le musée de la Creuse à l'église.



 et aux différents établissements pour touristes.

            Au cours de cette visite, j'ai acheté des fruits pour l'étape du lendemain, qui fait 33-34 km ; dans les moments creux, en fin d'étape surtout, les fruits redonnent de l'allant.

            Plus tard, au restaurant où j'ai pris mon dîner, j'étais seul dans la salle pendant presque tout le repas, un couple de touristes est arrivé un peu plus tard, il est vrai que ces deux-là avaient la nuit devant eux tandis que pour moi il importait de prendre un bon repos en vue des kilomètres qui m'attendaient le lendemain.

            Dans la salle du restaurant, des coupures de presse et des photos relataient des événements du village pendant une bonne période, et rappelaient le passage de quelques personnalités dans la région, des peintres célèbres ou de grands écrivains. J'ai relevé particulièrement une citation attribuée à Guy de Maupassant : « De toutes les passions, la seule vraiment respectable me paraît être la gourmandise ». Était-ce un élément retenu pour la stratégie de la maison dans cette région très touristique ? Le pèlerin, pour peu qu’il ait encore plus de vingt étapes devant lui, est plus que conscient qu’il faut toujours bien s’alimenter pour faire face à la dépense d’énergie qui l’attend.



Le hérisson, la mascotte de ce village étape ?

            Il n'est pas possible de visiter le parc à l'entrée de ce village étape, où se trouve le musée, sans « buter » sur la sculpture en bois d'un hérisson, posée à même le trottoir – j'avais d'ailleurs remarqué sur un petit panneau à l'entrée de la ville un dessin de ce petit animal de la campagne. À une dame qui sortait de ce parc, je lui ai demandé s'il fallait voir dans cette sculpture une portée symbolique pour cette petite ville. La réponse, après quelques hésitations : dans la commune d'Éguzon-Chantôme où je travaille, la mairie fait la promotion des artistes du pays ; ici, une œuvre en bois représentant le hérisson ; quant à la portée symbolique de l'œuvre, je n'en sais vraiment rien ! C'est un cadeau d'un sculpteur de la commune, a-t-elle encore ajouté.



J’avais une petite sensibilité à un genou, aussi avant de me mettre au lit le soir j’ai pris soin de bien le frictionner au gel d’arnica.