Étape
23 : Saint-Astier : 21,5 km..
Photo :
une belle maison ancienne dans le Périgord.
Résumé
de l'étape :
Saint-Astier est au cœur de la
vallée de l'Isle – un affluent de la Dordogne, qui prend naissance dans le
Massif Central. Libourne est le point de confluence. Il fut un temps où ce
cours d'eau était navigable, un projet de réhabilitation dans ce sens pour le
tourisme est en gestation.
Deux ratés dans cette étape :
le premier, à l'abbaye de Chancelade, alors que j'étais seul, j'ai sauté un point
du balisage ; le deuxième, après le village « Les Andrivaux »,
cette fois j'étais avec Guy, et tous les deux en grande discussion, non
seulement nous n'avons pas vu la balise, mais nous avons mis un certain temps
avant de retrouver notre chemin.
Guy avait réservé au camping à
l'entrée de Saint-Astier, et le reste du groupe à une chambre et table d'hôtes
à un peu moins de 2 km du centre-ville, ce qui fait que j'ai dû faire, un peu
comme les autres, un aller-retour en ville pour des visites et des petites
courses, et donc encore des kilomètres en fin de journée. J'en ai retiré un
avantage cependant, cette balade m'avait creusé un peu plus l'appétit, et notre
logeuse nous avait préparé un repas de qualité.
Le
déroulement de l'étape :
Au départ du gîte à Périgueux, je me
suis contenté d'un chocolat chaud, bien sucré, avec du pain de mie – il y en
avait dans les provisions de réserve de la responsable. Dans ce gîte, j'ai
laissé 10 €, en donativo, dans la boîte prévue à cet effet pour le séjour, et
après avoir refait le pansement à mon index, je suis parti alors que les autres
étaient encore dans le gros de leur préparation. – Ils cuisinent le repas de
midi en commun. Mais je ne suis pas intégré au groupe à ce niveau.
J'ai eu quelques hésitations à
l'échangeur à la sortie de la ville ; d'ailleurs, à un moment, j'ai
entraperçu Guy qui se trouvait sur un autre embranchement, un peu plus loin,
mais il a vite disparu ; puis j'ai retrouvé les balises et tout est rentré
dans l'ordre. Au calme, par beau temps, et un passage dans un petit quartier
résidentiel (voir photo).
À l'abbaye de Chancelade, tout me
paraissait désert, les bâtiments fermés, je ne me suis pas arrêté, j'ai
continué à descendre. Mais j'ai rapidement compris que je n'étais plus sur le
chemin, je suis retourné sur mes pas afin de retrouver la dernière balise.
Cette dernière localisée, je suis redescendu mais cette fois en observant
attentivement les deux côtés de la route... pour remarquer que juste avant
l'abbaye une balise du GR presque cachée dans les herbes, pointe un petit
escalier permettant de rattraper un chemin qui traverse un quartier au-dessus
de l'abbaye.
Tout s'est très bien déroulé par la
suite. Et j'ai retrouvé Guy un peu plus loin. Par une petite route tranquille à
travers les bois, nous sommes descendus dans une petite vallée, vers un petit
village sur l'autre versant ; et nous avons fait une pause au fond de cette
vallée. Au moment de repartir, Alain, Cor et Ole ont fait leur apparition, et
ils ont descendu leurs sacs à dos. Guy et moi avons grimpé dans le village Les
Andrivaux, tout en nous demandant comment il a été possible de construire
toutes ces maisons sur un terrain autant incliné. Mais la pente s'adoucit vite
après avoir dépassé la dernière maison. Un peu plus loin, nous nous sommes
retrouvés sur un plateau... mais les balises se sont une fois de plus
volatilisées. J'ai vérifié la route goudronnée sur au moins 500 m, et Guy en a
fait de même dans un chemin à travers un bois. Toujours rien ! Il ne nous
restait plus qu'à redescendre vers le village, et à retrouver la dernière
balise. C'est alors que j'ai aperçu à une certaine distance de la route une
dame qui s'occupait dans son jardin. Je l'ai interpellée, et elle nous a fait
entrer dans sa cour. Nous avions eu droit non seulement à une explication sur
le chemin dans la région, mais aussi à une présentation de son quartier, avec
un brin de nostalgie. Je suis née ici, dit-elle ; vous voyez cette forêt
dense en face, du temps de mon père, c'était partout cultivé. J'ai dû pousser un
peu Guy à partir, car il serait resté bien plus longtemps à échanger avec cette
dame. Mais elle nous a répété l'essentiel : dans le virage un peu plus
bas, sur la gauche en montant, au pied d'un gros chêne se trouve la balise que
vous n'avez pas vue. Elle avait raison, mais à notre décharge, ladite balise
était à moins d'un mètre du sol et cachée dans les hautes herbes.
Puis ce fut forêt et forêt... et
petits chemins tranquilles.
Nous avons profité de la forêt de la
Faye et de ses sentiers ombragés, car il a fait chaud ce jour-là. Plus loin,
une voiture qui arrivait en sens inverse s'est arrêtée à notre hauteur, et le
conducteur nous a dit : à 200 m, sur un petit plateau, j'ai disposé des
pierres sous les arbres, vous pourriez prendre un peu de repos, et manger à
l'ombre ; c'est juste en face de chez moi. Et c'est bien ce que nous avons
fait (voir photo).
Plus loin, après avoir coupé la D 3,
le chemin retrouve la rivière, et c'est le balisage de l'association locale de
Compostelle qui reprend la main au GR, et nous avons eu des hésitations à
certains endroits. J'aurai plus loin l'occasion de vérifier que la coordination
entre le travail des associations locales et la FFRP (le GR) n'est pas du tout
au top.
La fin de l'étape se fait sur
« la voie verte », à la fois calme et sécurisée, cela m'a un peu
rappelé l'arrivée à Limoges sur les berges de la Vienne ; le chemin longe
le cours d'eau jusqu'à un canal de dérivation, fait ensuite franchir la rivière
par une passerelle, et suit cette « voie verte ». À l'approche de
Saint-Astier, alors que nous arrivions auprès de quelques maisons, et avant que
nous retrouvions à nouveau la rivière, nous n'avons pas pu résister à nous
asseoir sous les arbres, attirés par la fraîcheur de l'ombre, car il y avait un
vrai cagnard. J’ai même commencé à m'assoupir, tellement que je me sentais bien
au calme, au repos.
Nous sommes arrivés ensuite à la D
41 qui entre dans Saint-Astier, et qui nous a menés au
camping, avant le pont sur l'Isle.
Une
chambre et table d'hôtes à l'extérieur de la ville :
La réservation à la chambre et table
d'hôtes de Mme Delugin, au quartier du Roudier, a été faite par Alain pour le
groupe des quatre, mais après les Andrivaux, je n'avais aucune idée de la
position des trois autres sur le chemin ; logiquement, ils devraient être
devant nous, étant donné l'erreur de parcours que Guy et moi avions faite. Pour
avoir des renseignements précis concernant l'adresse de mon hébergement, je
suis entré avec Guy au camping. À l'accueil, une jeune et charmante dame m'a
donné tous les renseignements – mieux : sur son ordinateur, elle m'a sorti
un petit plan pour aller au Roudier. Je n'ai pas visité ce camping, mais il m'a
semblé bien organisé. J'y ai laissé Guy, en lui disant qu'en fin de journée nous
aurons l'occasion de prendre un pot en ville.
Le quartier cherché est à l'opposé
de la ville, et de la continuité du chemin ; je n'ai donc pas passé le
pont, j'ai longé l'Isle sur sa rive gauche, puis j'ai tourné à gauche à la
première intersection, presque sous la voie ferrée, et le but était d'atteindre
le prochain petit village rencontré sur la route. J'ai tourné à droite pour y
entrer, et il n'y avait pas âme qui vive. J'ai fini par rencontrer un homme qui
m'a montré du doigt, à distance, la maison recherchée, et j'ai dû reprendre la
route pour y aller. C'est alors que j'ai vu déboucher Alain, Cor et Olé –
vraisemblablement, ils ont dû, eux aussi, mettre un certain temps pour se
repérer convenablement, à moins qu'ils n'eussent profité d'un petit bar qui leur
tendait les bras.
Un
bon accueil chez Mme Claudette Delugin, et de bonnes conditions d'hébergement
Nous avons été très bien accueillis
par Claudette, voir photo – elle a perdu son mari l'année dernière. Et tout de suite elle
nous a proposé des « machines » pour le lavage de nos vêtements, une
occasion à ne pas rater.
La répartition dans les chambres
s'est faite aussi vite : j'étais avec Alain qui a eu un grand lit et moi
un petit – à chacun selon sa taille ; Cor et Ole étaient dans une autre
chambre.
En fin de journée, avant le dîner,
sous un kiosque dans la cour, ce fut la traditionnelle petite réunion de
concertation sur les étapes à venir : Alain m'a proposé de faire une
réservation groupée des gîtes des 4 prochaines étapes : Mussidan,
Sainte-Foy-la-Grande, Saint-Ferme, et La Réole où une dame accepte de venir
nous chercher, car son hébergement est bien en dehors de la ville. Les deux
Nordiques du groupe ont apporté des précisions quant à la suite de leur chemin
: Ole veut raccourcir ses étapes, car autrement il arrivera trop tôt à
Saint-Jean-Pied-de-Port, ce qui provoquera un décalage par rapport au jour
initialement prévu pour son retour en avion ; quant à Cor, il va recevoir la
visite de sa femme, de sa belle-sœur et de son gendre qui vont venir en
caravane de Hollande passer deux jours avec lui. C’est un peu la loi du
chemin : chacun doit tenir compte de ses impératifs personnels (habitudes
alimentaires, cadence de marche et repos, etc. avant de trouver des avantages
dans la constitution d’un groupe – une question qui n’est d’ailleurs jamais
réglée complètement compte tenu aussi de la comptabilité des caractères des
membres du groupe.
L'inconvénient
d'un hébergement à l'extérieur de la ville étape :
La ville se trouve à un peu moins de
2 km de notre hébergement, et il y a bien nécessité d'y aller, afin de prendre
des photos, de faire des courses à la pharmacie et aux boutiques.
L'aller-retour demande presque 4 km, et, en conséquence, un nouveau massage de
mes pieds avant la nuit, le dernier étant celui après la douche à l’arrivée.
Cette balade après l'étape est donc incontournable, et je tenais à la faire
seul, pour garder aussi une part de liberté par rapport aux autres – les
membres d'un groupe n'ont naturellement pas à différents moments de la journée
tout à fait les mêmes besoins, les mêmes priorités, les mêmes centres
d'intérêt. Voir photo, photo, photo, photo, et photo.
Un
excellent dîner :
Ce qui a aussi marqué ce passage à
Astier fut le repas du soir (voir photo, photo , photo, photo ,et photo),
sous le kiosque dans la cour, en compagnie de Claudette – à 20 H 20, il y avait
encore du soleil. Et un repas de qualité : melon, côtes d'agneau, pommes
sautées, salade, fromage et dessert, le tout bien arrosé de vin ; sans
compter qu'à l'apéritif, la bouteille de pastis de notre logeuse a pris un
sacré coup. Un séjour pour un prix raisonnable : nuit 25 €, et 13 € pour
le repas, plus qu'acceptable dans ces conditions !