Étape
24 : mercredi 24 mai 18 : Riego de Ambros
Je suis parti très tôt du gîte de
Rabanal, avec deux petits biscuits sur l’estomac pour attaquer les différentes
côtes à travers de petites forêts – et il n’y a pas de vraies variations de la
pente pour espérer une bonne récupération dans le mouvement. Et arrivé presque
au sommet je tombe sur un petit commerce offrant entr’autres des petits
déjeuner. Je me suis alors vraiment fait plaisir.
La pente s’assouplit vite pour arriver à Cruz de Ferro – pour me rendre compte comme lors de mes deux précédents passages que les pèlerins sont nombreux à s’arrêter dans une atmosphère bien particulière : prières, et surtout prises de moultes photos pour fixer l’événement. Il y a bien une pénétration de cette atmosphère particulière et ce quel que soit le niveau de pratique religieuses de ces marcheurs pèlerins.
Pour moi, le plus important était fait,
il ne me restait plus qu’à descendre vers l’arrivée de cette étape – j’ai un
peu trop tendance à penser qu’une descente n’est pas fatigante, le Chemin ne
rate pas l’occasion de me rappeler le contraire, surtout dans les parties
pierreuses. Et à mi-pente, je n’ai pas oublié de manger mon sandwich.
C’est dans la première partie de cette longue descente que j’ai retrouvé le couple de Vietnamiens rencontré dans l’étape d’Astorga. Et j’ai fait un arrêt pour manger mon sandwich, et gérer mon avance, car à continuer dans le même rythme j’aurai à laisser pas mal de temps s’écouler à l’arrivée avant l’ouverture du refuge à Riego de Ambros.
J’ai dû gérer pas mal de temps avant
l’arrivée du gérant du gîte retenu. Le soleil tapait dur, il faisait chaud, et
il a fallu chercher un peu d’ombre, et ce d’autant qu’il n’y a pas grand’chose
à visiter dans cette petite localité. J’ai été le premier à m’installer dans le
dortoir, et comme lors des précédents passages, j’ai pris une couchette au ras
du plancher du dortoir qui est à l’étage, et relativement proche des
sanitaires.
Le repas préparé par le responsable était de qualité, il y avait de quoi caler de bons appétits. Et à mon retour, j’ai eu une certaine surprise de voir que des voisins s’étaient installés en face de ma couchette. Et bien installés : un couple de jeunes, vraisemblablement des Japonais, et qui avaient pris des dispositions particulières : à deux, et sur la même couchette ; des vêtements ont été tendus de façon à décourager des regards indiscrets, sans compter un système d’éclairage particulier du nid d’amour. Pendant tout mon séjour, je n’ai pas vu les visages de ces deux-là, ni entendu leurs voix. Une très grande discrétion. Que demande le peuple ! Et pendant le temps de préparation pour mon départ, c’était toujours le grand silence. Le bel amour sur un chemin de Compostelle !