L'étape de Portomarin
Gérer l’approche de la pluie, manger avant
de partir, et rester les bras ouverts pour tout prendre en considération.
21,5 km.
Je suis parti de Sarria sous une petite
pluie, et avec sur l’estomac la poignée de pistaches grillées que j’avais
encore dans mon sac, et quelques bonnes gorgées d’eau – dans mes souvenirs, je
ne devais pas tarder à trouver un bar ouvert sur le chemin.
Ce fut loin d’être le cas : j’ai dû
marcher plus de 2 heures avant de trouver un tel bar. Et il y avait déjà une
petite foule sur place, 7 pèlerins devant moi dans l’attente d’être servis,
dans la salle toutes les places assises étaient occupées, et dehors sur la
terrasse pas mal de consommateurs alors qu’il y faisait froid et que j’arrivais
tout chaud de la marche. Tout le monde mangeait gros et bien – pour mon
compte : un grand thé vert, une part de gâteau et un bon verre d’oranges
pressées. En partant, j’ai bien remarqué que les sacs posés à l’extérieur et le
long du mur (à l’abri de la petite pluie qui insistait toujours) faisaient une
longueur et une largeur du bâtiment).
La pluie qui avait compris qu’elle n’était
pas la bienvenue s’est arrêtée peu après la reprise de la marche. L’estomac
bien calé, je suis donc reparti d’un bon pied d’autant que le paysage traversé
était d’une belle nature.
J’avais bien en tête une idée du terrain
quelque peu avant l’arrivée ; mais sur le concret, dans un long plateau, je
trouvais que la fameuse rivière à traverser sur un beau pont avant de monter
dans la ville d’arrivée tardait à se présenter. Petite modification par rapport
aux deux précédents passages : la jonction avec la grande route se fait
un peu plus bas que lors de mes deux derniers passages.
Le fameux escalier qui mène presque à cette arrivée était bien là et m’invitait toujours à compter ses marches avant de faire la dernière petite côte qui mène vraiment à cette petite ville. Et je l’ai refait sérieusement mais je ne retrouve aucune trace sur mon carnet de marche – j’ai beau chercher dans tous mes carnets, je ne retrouve pas ce nombre – y compris sur Internet, sans doute un des petits côtés mystérieux de Compostelle ? Une invite à y revenir ?
L’objectif principal était comme
d’habitude de filer au plus vite pour retrouver le gîte municipal qui se trouve
presque au bout du village – et, sur place, il a fallu attendre encore pas mal
de temps avant son ouverture.
Cette fois-ci j’ai dû aller presque au
fond du dortoir pour choisir mon lit – près de l’entrée, les lits sont vraiment
les uns sur les autres.
La priorité en ce début d’arrivée était de
faire une petite lessive pour profiter du soleil qui resplendissait encore. Et
avant d’aller manger quelque chose dans un bar tout près du refuge ! Je
devais aussi, parmi les priorités, acheter une petite couverture pour compléter
quelque peu ce qui est généralement mis à la disposition des arrivants dans les
albergues.
Portomarin est une belle petite ville, et pendant toute l’après-midi les pèlerins ont continué à arriver. Beaucoup de jeunes et aussi de très âgés (hommes et femmes) ; qu’est-ce que cela doit être au summum de la saison ?
Le gîte municipal était plein à craquer ; et pendant la nuit j’ai eu droit à un petit concert de ronfleurs – mais j’ai noté quand même que ces ronfleurs-là savaient aussi se mettre sur le côté pour arrêter de jouer trop longtemps de leur instrument favori et naturel pendant la nuit.
Très bons souvenirs de cette étape.