vendredi 19 juillet 2019



Publication du samedi 20 juillet 2 019


Samedi 16 mai 2 015

Un Vézelay qui se refusait à moi ?

            Photo : une rue de la petite ville


            Un peu plus d’un mois avant le départ sur cette voie, en avril 2 015, j’avais surmonté une douleur musculaire sur le haut de la cuisse droite, et j’ai pris l’avion pour la France. J’avais rendez-vous à Paris avec Daniel Dumont, un des créateurs de l’ARCC (association des Amis Réunionnais des Chemins de Compostelle) avec qui je devais faire une première partie de cette voie. Le fait de voyager toute une nuit dans l’avion du Réunion-Paris a réactivé cette douleur si bien, alors que je n’avais pas encore vu Daniel à Paris, dans l’après-midi de l’arrivée, j’ai cru bon d’essayer avec mon sac-à-dos de faire le tour du quartier où j’avais retenu une chambre d’hôtel pour me tester. Résultat : il me fallait annuler le départ pour le lendemain – et j’ai bien fait puisque le soir même j’avais des difficultés à entrer dans la baignoire pour me doucher. J’ai dû annoncer à Daniel que j’étais vraiment désolé de ne pas l’accompagner le lendemain, et que j’avais décidé de renter à la Réunion au plus vite. Le Vézelay se refusait à moi !

            À la Réunion, pendant un peu plus d’un mois je me suis soigné et j’ai repris mes marches habituelles dans les hauts de mon village de Bois-de-Nèfles Saint-Paul. Et ensuite je suis reparti à Paris… je ne pouvais accepter cette sorte de fatalité.

            Mais j’ai dû faire face encore à des difficultés vraiment imprévisibles, incompréhensibles…Ce Vézelay continuait de se refuser à moi ! En effet, tout a commencé à l’aéroport d’Orly où j’ai dû faire une queue interminable pour le passage à la police, les passagers de plusieurs vols dont un venait d’Afrique ont été rassemblés pour les formalités de contrôle. Mais j’étais décontracté, je savais que Laurent, mon neveu, qui vit à Paris, était à ma disposition pour me conduire en voiture au départ de ma marche, ce qui simplifiait grandement la journée, car autrement il aurait fallu passer de bus en bus pour rejoindre en fin de journée mon départ. J’étais heureux !

            Arrivé sur place en fin de matinée, nous avions laissé la voiture au parking en bas du village – les voitures des visiteurs ne montent pas dans cette petite ville – et j’ai demandé à mon neveu de m’accompagner pour aller régler si possible la question du gîte au « Centre Sainte Marie-Madeleine »
L'entrée du Centre Sainte Marie Madeleine
, une occasion aussi pour lui de faire connaissance avec ce lieu tant visité. Nous y avons été bien accueillis étant bien entendu que les formalités seront accomplies dans l’après-midi. Nous sommes redescendus au parking, mon intention était de libérer mon chauffeur, son travail étant terminé.

            Il ne me restait plus, arrivé à la voiture, qu’à prendre ma valise, à composer mon sac-à-dos pour la marche, et à renvoyer les autres affaires disons « civiles » chez ma nièce qui habite aussi dans la région parisienne. Mais surprise en ouvrant ladite valise : son contenu n’avait absolument rien à voir avec mes propres affaires. Je me suis tout simplement trompé de valise en voulant faire vite au tapis roulant de l’aéroport – à tous les coups, c’était celle d’un voyageur qui venait d’Afrique.

            Nous sommes restés tous les deux pendant de longues minutes sans dire un mot. J’étais vraiment abasourdi, et Laurent aussi ! Mais je me suis dit qu’il fallait quand même faire le match jusqu’au bout… même si c’est pour être définitivement écarté de mon projet in fine ! Et mon chauffeur m’a dit : on retourne à l’aéroport… beaucoup de kilomètres nous attendent !

            À Orly, nous sommes allés directement au bureau où se trouvent les objets non récupérés… En entrant dans la salle, avant que je ne m’explique avec l’employé qui réglait une question avec une voyageuse, j’avais déjà repéré ma vraie valise… en me disant quand même : voilà une qui ressemble bien à la mienne ! Et c’était le cas ! le vent avait tourné… je me suis expliqué avec le responsable de ce service, en le priant de présenter mes excuses au vrai propriétaire du bagage que je rapportais. Le Bon Dieu avait sans doute fini de me tester. Le retour à Vézelay fut des plus joyeux.

            Arrivés au parking, sans me préoccuper des touristes qui y circulaient, je me suis déshabillé, pour enfler ma tenue de marche ; j’ai composé mon sac-à-dos, et j’ai libéré Laurent…en me disant : j’espère que j’ai encore une place au gîte des religieux !

            Inutile de dire que sac au dos, j’ai dû faire un petit record dans l’ascension de cette butte sur laquelle se trouve cette petite ville ; en pénétrant dans le bureau d’accueil, le responsable qui m’avait accueilli le matin leva les bras au ciel : mais nous nous demandions où vous étiez passé… J’ai à peine commencé à lui raconter mon histoire qu’il m’arrêta : réglons les formalités et je vous conduis ensuite au dortoir pour que vous puissiez prendre possession de votre lit.

            Et en moi-même je me suis dit : j’ai gagné le match… pour aussitôt atténuer ce jugement : Merci Seigneur de m’avoir aidé !

            En fin de journée, j’ai fait un tour sur la place de la cathédrale
La place de la cathédrale de Vézelay




















et ensuite une petite reconnaissance du chemin au départ de ce Vézelay, au bas de la ville – il ne fallait surtout pas rater de prendre le lendemain l’option voie de Bourges. 
Le départ par la voie de Bourges