lundi 24 octobre 2022

 

Étape 15 : mercredi 16 mai 2 018 : Villalcázar de Sirga, 24,9 km :

Les lignes droites depuis Frómista n’en finissaient pas, après une partie qui monte régulièrement depuis le départ d’Itero de la Véga pour descendre ensuite dans une plaine, et continuer ainsi jusqu’à l’arrivée – elle aussi modifiée, et aujourd’hui au bout de la grande route. Au point que je me demandais si Villalcázar existait toujours.



J’ai été le premier à attendre l’ouverture du mon gîte habituel (voir photo) ; il s’est rempli toute l’après-midi – sans doute en récompense du Bon Dieu – en fin de journée, le seul lit inoccupé était celui au-dessus du mien près de la porte d’entrée de la chambrée, je pouvais donc l’utiliser pour étendre mes affaires. 3 passages en ce lieu et le même lit, à l’entrée de cette grande chambre qui s’est vite remplie – et pas un seul bruit pendant la nuit : le pèlerin pouvait vraiment récupérer de ses efforts de la journée.

Villalcázar Photo :  au premier plan, mon approche de Villalcázar en 2 011 :



Je me disais : il faut que j’apprenne à faire de vraies pauses en chemin. Donc, même gîte, et même restaurant que les deux fois précédentes. J’ai eu l’occasion de discuter avec des responsables de cette albergue, à qui j’avais dit que c’était mon 3e et dernier camino… mais l’un d’entre eux m’a répondu avec sérieux et assurance : tu ne peux pas savoir vraiment s’il n’y aura pas un 4e passage ici… Et aujourd’hui, il m’arrive de penser qu’en ce qui concerne mes pèlerinages tout reste ouvert… bien que je ne cesse de me répéter que s’il y en a un prochain, un nouveau, ce sera le Del Norte.

Il y a de belles visites à faire – voir photo :



Un regret, et de taille encore ! Cette fois-ci, mon passage au restaurant a été d’un calme absolu : pas le moindre bruit – il est vrai que j’y suis allé de bonne heure, et j’étais bien loin de l’ambiance de 2 011, où le restaurant était plein à craquer, et que dans le groupe où j’étais il y avait de bons animateurs.

Temps et espace : après la lente progression au départ d’Itero, ce fut un passage à un sommet et petite descente pour arriver en plaine – curieux, j’avais en mémoire une descente plus nette et plus longue – comme quoi la mémoire ne cesse de bouger ! -  … en revanche, la plaine, je l’ai ressentie cette fois bien plus longue que celle que j’avais dans mes souvenirs. Interminable ! Un petit coup de cogne au pouce gauche à un dallage… un thé au bar de la dernière fois (2 014 et 2 018), ce fut ensuite  le chemin le long du canal de Castille – et à partir de Frómista, même topo jusqu’à l’arrivée – mais j’ai vraiment trouvé que dans la dernière partie le balisage restait un peu trop collé à la grande route, et ce jusqu’à l’entrée de Villalcázar.

Photo : sur la place de l’église



Le lendemain matin, au départ de ce gîte, les deux hospitaliers avec qui j’avais discuté la veille ont tout fait pour que mon petit-déjeuner soit complet ; ils ont en effet apprécié hier que je n’ai pas repris 1 euro parce que leur système de mise en route de l’eau chaude ne marchait pas – j’étais le premier à y aller – et j’ai remis la pièce dans la boite de donativo ; et ils ont aussi vu que pour le gite j’avais donné un billet de 10 €. Alors je leur ai dit que j’en étais à mon 3e passage dans ce gite (2 011, 2 014 et 2 018), le plus jeune m’a assuré que c’était en aucune façon « l’ultimat », selon sa propre expression. Je leur ai dit en effet que personne ne peut vraiment l’affirmer bien qu’au fond de moi-même, dans mon esprit, cette forme de pèlerinage à pied c’était vraiment la toute dernière sur ce type de chemin. Mais aujourd’hui, le temps ayant fait son oeuvre, je me reverrais bien passer sur ces terres, dans ces mêmes paysages. Mais Dieu seul le sait vraiment…