samedi 5 novembre 2022

 

Étape 17 : dans la vie, rien n’est figé… Compostelle le montre


 Jusqu’à Sahagún, c’était du connu, à quelques petits contournements près où je ne me suis pas immédiatement retrouvé, mais globalement c’était dans le classique de 2 011 et 2 014.


J’ai suivi le balisage qui conduit à Bercianos. Mais j’ai senti dans la dernière partie que le chemin était bien long, et surtout qu’il me baladait dans des paysages de grande beauté (voir cette immense étendue verte de blé), un peu comme s’il me faisait visiter une belle et nouvelle campagne, et aussi à travers des bois de différentes couleurs.

Et je marchais tout en rêvant, en essayant de me détacher de tout le réel qui m’entourait… et arrivant à un pont avec une belle flèche qui m’invitait à monter sur cet édifice, j’y suis allé tout en pensant qu’il pouvait y avoir une petite modification en ce lieu… Retrouvant le balisage au-dessus, je me replongeais dans mes rêveries. En me disant que je ne devrais pas tarder à me retrouver dans ce petit plongeon juste avant de remonter vers mon albergue habituelle dans cette étape. Mais une réalité était toujours là : je passais d’un bois à un autre… le balisage étant toujours présent, mais je ne m’en inquiétais pas. D’autant que je n’ai pas tardé à me retrouver sur les pas d’une pèlerine. Je me suis finalement décidé à la doubler… pour la rassurer peut-être ! Je la sentais un peu anxieuse : c’est que nous étions les deux seuls marcheurs à travers ces beaux paysages. Je ne l’ai plus revue les jours suivants.

Et je trouvais que Bercianos n’arrivait toujours pas. À un moment j’ai vu le clocher d’une église au-dessus d’un village, je me suis dit alors que cette année l’arrivée à Bercianos ne se faisait peut-être pas par le chemin habituel. Mais en entrant dans ce village une belle pancarte me fit comprendre que je n’étais pas du tout à Bercianos, mais à Calzadilla.


Passant devant un petit hôtel, je fus interpellé par un homme qui m’a semblé être un responsable de cet établissement, et qui me demanda jusqu’où j’allais. Quand je lui ai dit Bercianos, il se mit à rigoler, et m’a dit : mais c’est de l’autre côté, vous allez mettre pas mal de temps pour y aller… et faire du chemin en plus. Et il m’invita dans l’albergue à voir une carte affichée au mur. Et c’est ainsi que j’ai compris que je suis passé par le pont échangeur à Cazalda del Coto pour prendre la variante qui va à Cazaldilla – et comme il y avait encore des places dans cette albergue j’ai terminé mon étape dans cette petite agglomération – et ce n’est que le lendemain que je me suis retrouvé sur le chemin « classique », avant l’arrivée à Mansilla, une étape me semble-t-il plus courte qu’en partant de Bercianos. Perdre d’un côté, et se rattraper de l’autre ! Compostelle, c’est bien la vie en général !

Mais le chemin rassure vite…