vendredi 18 novembre 2022

 

Étape 19 : Dimanche 20 mai 18 : La Virgen del Camino (date de l’étape) – publication de l’article, le

    1. Photo: belle place à la Virgen del Camino.

    • Une étape qui passe par la traversée de la ville de León et un passage incontournable sur la place de la cathédrale. Et quelle animation sur ce site en ce dimanche ! Il y a un peu de toutes les nationalités. La Virgen est en quelque sorte dans le prolongement assez long de León et il faut encore « ramer » pour y arriver – toutes les petites côtes marquent en fin d’étape
Photo: Étape 19 : non loin de la cathédrale de Léon.



León et un passage incontournable sur la place de la cathédrale. Et quelle animation sur ce site en ce dimanche ! Il y a un peu de toutes les nationalités. La Virgen est en quelque sorte dans le prolongement assez long de León et il faut encore « ramer » pour y arriver – toutes les petites côtes marquent en fin d’étape. Voir photo, sur cette place de León, en 2011, je marchais alors avec deux autres pèlerins, où Babou était en admiration devant… :

Avant d’arriver à cette place, et après une belle descente dans des bois, la traversée de la ville est interminable, et je l’ai faite dans la première partie en contrôlant une certaine envie – la règle, que j’ai apprise aussi en 2 011, est qu’il faut tenir compte de ses besoins naturels avant toute grande agglomération. Pourtant, dans la descente boisée qui mène à Léon, j’avais obéi à cette règle, sentant alors une toute petite envie. Mais je n’aurai jamais pensé que peu de temps après ce serait une grosse qui se ferait sentir. Et j’ai dû serrer tous les freins de la nature. J’ai finalement trouvé un bar, spécial petit déjeuner, et tout s’est très bien passé, y compris pour un bon petit déjeuner, qui s’est révélé utile pour le reste de l’étape, car il y a encore pas mal de chemin avant la Virgen, même si le plus gros parcours de cette finale d’étape se fait en zone urbanisée. La ville est en effet partout maintenant, sauf au sommet d’une petite cote qui mène à une zone industrielle en construction avant d’entrer vraiment dans la Virgen del Camino.

Photo: dans la ville de la Virgen del Camino.

Au gîte, c’est encore l’impression d’un nouveau public, pas de ceux que j’ai rencontrés jusqu’ici – que j’ai eue, un peu comme si la plupart, étaient des pèlerins qui se font transporter – un élément me le confirme encore plus, bien que je refuse à généraliser : la quantité de pièces de linge dans les lessives faites sur place que beaucoup portent à sécher sur les fils dans la grande cour de ce gîte – tout en me disant que toutes les formes de pèlerinage sont respectables. Et de toutes jeunes filles, propres, maquillées, ce qui est une bonne chose, bien entendu ; et quelques hommes qui se rasent avec précision, qui mettent des produits sur le visage comme s’ils allaient à une réception – il y en avait de ce type à Mansilla. Mais tout est respectable, chacun fait le chemin à sa façon – quel que soit le choix, il pourra toujours tirer de bonnes leçons de son expérience – et c’est là l’essentiel !

Au fil des étapes les méthodes s’affinent pour ranger efficacement les affaires, marche, gîte, réserve, etc. Équipement de nuit : lampe, effets de toilette et serviette. Et garder un ordre de rangement des affaires dans le sac – c’est qu’il y a à gagner en temps dans l’organisation de sa marche, tout en se demandant : à quoi cela sert-il ? Faire preuve d’intelligence pour faire face aux situations, et améliorer les méthodes sur tous les plans. Le but étant tout simplement de mieux vivre quels que soient les circonstances. La maitrise de l’espace-temps en quelque sorte. Cette maitrise passe donc aussi par l’organisation du sac dans le vécu sur le chemin. Surtout pour ceux qui viennent de loin, et qui comptent aussi visiter après la marche des membres de leurs familles établis en France métropolitaine depuis des années.

Dans ce gite, il y a tout ce qu’il faut pour se préparer un dîner acceptable, mais j’ai préféré aller dans un quartier voisin du gîte où il y a de bons petits restaurants. Même si au retour j’avais à passer dans une zone, pourtant en pleine ville, mais où il n’y a pas d’éclairage public… ce qui fait que s’installait parfois en moi une sorte de crainte de rencontrer de mauvais citoyens.

À mon retour du restaurant, en entrant dans le dortoir, j’ai entrevu une pèlerine qui s’installait à côté de mon lit et qui surtout s’attelait à construire autour de sa couche une « protection » avec des draps et un éclairage particulier de son espace. J’avais choisi comme d’habitude un lit relativement près de la porte d’entrée. J’en ai bien ri, mais en moi-même, sur tous les chemins que j’ai faits depuis 2 011, et quels que soient les types d’albergues, je n’ai jamais vu cela. Je me suis rapidement installé dans ma couche, mais en jetant un petit regard discret dans l’espace d’à-côté… je n’ai même pas aperçu son visage. Ah si seulement j’avais une gentille petite souris dans mon sac. À mon réveil le lendemain, ma voisine dormait profondément… et je n’ai pas cherché à savoir si elle avait encore auprès d’elle un pèlerin protecteur…Ah, si l’on peut se payer tous les plaisirs du monde sur un chemin de Compostelle… Et pourquoi pas ? Mais à condition quand même de ne pas négliger l’essentiel : apprendre à se redécouvrir, à mieux comprendre les autres et à donner du sens à la vie que l’on mène d’ordinaire

À la Virgen, l’albergue a une belle salle de détente ; on y passe un bon moment à l’arrivée, et à la préparation avant le départ le lendemain.