lundi 15 août 2022

 

Étape 2 : Cizur Menor, 5 km après Pampelune


Une étape, sa préparation est revisitée la veille, de façon à pouvoir bien enchainer les décisions sans perdre de temps le lendemain. Entre autres : heure du départ, provisions pour la route, temps à consacrer pour tel ou tel point intéressant, et à des possibilités de rencontres sur le parcours.

Je suis parti de Larrasoaña vers les 7h sans rien sur l’estomac – je pensais que le bar de la place serait naturellement ouvert à cette heure, mais c’était une erreur – mauvaise gestion d’un départ, informations non recueillies sur place. Mais je savais qu’à un peu moins de 5 km, à Zuriain, je pouvais prendre un bon petit déjeuner. Mais, dans cette situation, il ne faut surtout pas oublier de boire de l’eau, à la gourde, question de ne pas lancer une déshydratation.

Bien entendu, je n’étais pas le seul dans cette situation, il y avait un petit embouteillage à ce point de restauration. Pas de plaisanterie sur le chemin : une grosse part de gâteau et un grand thé – et aussi un bon sandwich au jambon pour la route. Durant cette première partie, j’ai cheminé depuis le départ le long des berges d’un cours d’eau et le plus souvent dans des bois.

Ce fut ensuite une nationale sur une courte distance avant de rentrer dans les champs, la redescente dans le même paysage que la dernière fois. Une petite pluie a fait son apparition et m’a obligé à sortir mon poncho, avec comme d’habitude quelques difficultés à bien recouvrir mon sac – la cape reste la meilleure des protections pratiques, mais elle se déchire facilement.

Les marcheurs sont aussi attendus sur le chemin. Un peu plus bas, devant une vieille église, sur des étals, un homme offrait, en donativo pour une association d’entraide, du café ou de thé, des jus de fruits et quelques petits gâteaux aux pèlerins – j’ai participé à son action, tout en buvant un thé et en mangeant un petit pain, nous avons discuté un peu de tout. Dans cette première partie le marcheur chemine depuis le départ le long des berges d’un cours d’eau et le plus souvent dans des bois. À chacun de trouver la manière d’investir un peu pour les autres !

Un peu plus loin j’ai rencontré 2 014 un Allemand qui avait quitté son pays, traversé la France en diagonale et fait ensuite le Camino – je l’ai revu bien plus tard, à Santiago, en compagnie de sa femme qui l’avait rejoint.


Mais en fait, rien n’a changé sur le chemin dans l’approche de Pampelune, à quelques immeubles près, si ce n’est l’approche routière non loin des remparts de la ville. C’est aux pieds de ces remparts que j’ai cassé une croûte avant d’entrer dans cette ville. Et je me suis un peu amusé avec un chien qui accompagnait un couple et une enfant. Il faisait la navette entre sa « famille » et moi ; sur un muret, je lui refilais mine de rien quelques petits bouts de pain à chaque fois qu’il revenait vers moi. Son maitre a eu quelques difficultés pour le ramener à « sa famille ».

Le centre-ville n’a pas bougé ; la place de la mairie est toujours bruyante en raison de l’affluence des touristes. Pour traverser cette grande ville, j’ai suivi le balisage, sur le dallage des trottoirs avec quelques petits ratés


dans les jardins un peu plus loin. Mais c’est après avoir fait la descente à côté de l’Université, et au bas de cette descente, que j’ai compris que le tracé avait quand même un peu bougé pour rejoindre Cizur Menor, le but des aménageurs étant tout simplement d’éloigner, autant que faire se peut, les marcheurs de la grande voie de circulation.

Je suis arrivé au même gîte de 2 014 plus qu’assez tôt – il n’y avait qu’un pèlerin déjà sur place. La dame a accepté de nous enregistrer avant l’heure officielle d’ouverture, et j’avais alors toutes les possibilités pour choisir mon lit dans le même petit dortoir que la dernière fois. 


Ce fut dans l’après-midi le grand lavage et la course avec le soleil jusqu’à la dernière minute pour faire sécher au maximum les pièces lavées. Mais aussi une balade dans cette petite agglomération, y compris le repérage d’un point de restauration pour le dîner.

Dans le dortoir, deux autres pèlerins sont arrivés ensuite : un jeune Anglais et un Coréen, les deux étant plus que discrets. La nuit a été bonne.