Étape 2 :
Cizur Menor, 5 km après Pampelune
Une étape, sa préparation est revisitée la veille, de façon à pouvoir bien enchainer les décisions sans perdre de temps le lendemain. Entre autres : heure du départ, provisions pour la route, temps à consacrer pour tel ou tel point intéressant, et à des possibilités de rencontres sur le parcours.
Je suis parti de Larrasoaña vers les 7h sans rien sur l’estomac – je pensais que le
bar de la place serait naturellement ouvert à cette heure, mais c’était une
erreur – mauvaise gestion d’un départ, informations non recueillies sur place.
Mais je savais qu’à un peu moins de 5 km, à Zuriain, je pouvais prendre un bon
petit déjeuner. Mais, dans cette situation, il ne faut surtout pas oublier de
boire de l’eau, à la gourde, question de ne pas lancer une déshydratation.
Bien entendu, je n’étais pas le seul dans
cette situation, il y avait un petit embouteillage à ce point de restauration.
Pas de plaisanterie sur le chemin : une grosse part de gâteau et un grand
thé – et aussi un bon sandwich au jambon pour la route. Durant cette
première partie, j’ai cheminé depuis le départ le long des berges d’un cours
d’eau et le plus souvent dans des bois.
Ce fut ensuite une nationale sur une courte
distance avant de rentrer dans les champs, la redescente dans le même paysage
que la dernière fois. Une petite pluie a fait son apparition et m’a obligé à
sortir mon poncho, avec comme d’habitude quelques difficultés à bien recouvrir
mon sac – la cape reste la meilleure des protections pratiques, mais elle se
déchire facilement.
Les marcheurs sont aussi attendus sur le
chemin. Un peu plus bas, devant une vieille église, sur des étals, un homme
offrait, en donativo pour une association d’entraide, du café ou de thé, des
jus de fruits et quelques petits gâteaux aux pèlerins – j’ai participé à son
action, tout en buvant un thé et en mangeant un petit pain, nous avons discuté
un peu de tout. Dans cette première partie le marcheur chemine depuis le départ
le long des berges d’un cours d’eau et le plus souvent dans des bois. À chacun de trouver
la manière d’investir un peu pour les autres !
Un peu plus loin j’ai rencontré 2 014 un
Allemand qui avait quitté son pays, traversé la France en diagonale et fait
ensuite le Camino – je l’ai revu bien plus tard, à Santiago, en compagnie de sa
femme qui l’avait rejoint.
Mais en fait, rien n’a changé sur le chemin dans l’approche de Pampelune, à quelques immeubles près, si ce n’est l’approche routière non loin des remparts de la ville. C’est aux pieds de ces remparts que j’ai cassé une croûte avant d’entrer dans cette ville. Et je me suis un peu amusé avec un chien qui accompagnait un couple et une enfant. Il faisait la navette entre sa « famille » et moi ; sur un muret, je lui refilais mine de rien quelques petits bouts de pain à chaque fois qu’il revenait vers moi. Son maitre a eu quelques difficultés pour le ramener à « sa famille ».
Le centre-ville n’a pas bougé ; la place de la
mairie est toujours bruyante en raison de l’affluence des touristes. Pour
traverser cette grande ville, j’ai suivi le balisage, sur le dallage des
trottoirs avec quelques petits ratés
dans les jardins un peu plus loin. Mais c’est après avoir fait la descente à côté de l’Université, et au bas de cette descente, que j’ai compris que le tracé avait quand même un peu bougé pour rejoindre Cizur Menor, le but des aménageurs étant tout simplement d’éloigner, autant que faire se peut, les marcheurs de la grande voie de circulation.
Je suis arrivé au même gîte de 2 014 plus
qu’assez tôt – il n’y avait qu’un pèlerin déjà sur place. La dame a accepté de
nous enregistrer avant l’heure officielle d’ouverture, et j’avais alors toutes
les possibilités pour choisir mon lit dans le même petit dortoir que la
dernière fois.
Ce fut dans l’après-midi le grand lavage et la course avec le soleil jusqu’à la dernière minute pour faire sécher au maximum les pièces lavées. Mais aussi une balade dans cette petite agglomération, y compris le repérage d’un point de restauration pour le dîner.
Dans le dortoir, deux autres pèlerins sont
arrivés ensuite : un jeune Anglais et un Coréen, les deux étant plus que
discrets. La nuit a été bonne.