Étape 3 : Mardi 1e mai 18 : Puente la Reina :
C’est une étape
au profil bien varié et original sur tous les plans : géographie physique,
équipements, ressenti de la fréquentation. Et comme j’en suis à un 3e
passage, je peux pousser ma réflexion un peu plus loin, éclairer mieux encore
la perception des différentes parties : l’ascension sur presque 6 km de
l’Alto del Perdon, comme pour la longue et plus que variée descente pour
atteindre Puente la Reina. Au total un sensiblement 19 km où tout est toujours
à une redécouvrir.
Encore un départ sans rien sur l’estomac ! Je n’ai pas voulu aller dans un petit bâtiment du gite où il avait, en produits et en matériels de quoi faire ce qu’il fallait pour un petit déjeuner acceptable, à condition de mettre quelques pièces dans des machines et de lancer un micro-onde, car, dans mon esprit, le bar un peu plus bas dans l’agglomération devait être ouvert, et qu’ainsi je pouvais gagner du temps. J’ai simplement oublié que c’était un jour férié. Ce fut donc encore une fois un départ avant 7 H avec seulement un peu d’eau dans l’estomac ; je m’élançais tout en sachant très bien que la route allait rapidement s’élever et que j’avais 5 km de côtes à faire avant d’arriver au village de Zariquiegui où je pourrais trouver de quoi me sustenter. C’était donc bien un « rebelote » de l’étape de la veille.
Après un bon km de plat
relatif, la pente est bien là, et ce d’autant que le tracé a été modifié par
rapport à la dernière fois – le chemin monte directement vers de Zariquiegui,
avec de bons pourcentages de pente.
Et c’est avec bonheur que je me suis arrêté au bar de ce petit village où j’ai
eu la même surprise de la veille : il y avait plein de pèlerins dans la
petite salle, j’ai dû attendre mon tour pour me faire servir – il m’a semblé
que l’établissement faisait aussi albergue. Les deux dames qui étaient au
service me parurent bien efficaces dans leur travail, et rapidement j’ai eu mon
thé et de quoi contenter mon estomac – mais manœuvrant entre des clients au
bar – toutes les places assises étaient déjà occupées – j’ai fini par renverser
ma tasse de thé. Et là j’ai vraiment apprécié le comportement de la
serveuse : elle a refait rapidement mon thé et, surtout, a refusé que je paye
cette nouvelle tasse. Et c’est debout sur un coin du bar que j’ai apprécié ce
petit déjeuner. Pour laisser la place à d’autres pèlerins, j’ai repris mon
chemin au plus vite.
Et c’est bien calé du
côté de l’estomac que j’ai attaqué ensuite les presque 3 km qui attendent
encore les marcheurs pour atteindre le sommet de l’Alto del Perdon. J’ai
redécouvert des passages bien pentus pour atteindre ce sommet où les pèlerins
ne se lassent pas d’admirer les alentours jusqu’à presque l’infini. Et sur
place les sculptures et autres décoratifs. Et surtout balayer du regard tous
les environs de Pampelune qui se trouvent aux pieds des ceux qui ont fait
l’effort de faire cette étape – une véritable récompense, car il faut dépenser
de l’énergie pour porter le sac à dos jusqu’en haut de cette position.
Comme d’habitude, le
vent et le froid empêchent les pèlerins de rester longtemps, le temps bien
entendu de prendre quelques photos.
Le sentier dans la
première partie de la descente est plus rocailleux que lors des deux autres passages
que j’ai eu l’occasion de faire ; et, bien entendu, à mi parcours de cette
descente une petite pluie a fait son apparition, ce qui m’a obligé à sortir mon
poncho, réactivant le souvenir du gros orage en 2 011 alors que je
marchais avec deux autres pèlerins. Et dans le village de Muruzúbal, un peu
plus bas, ce fut le passage devant le bar (bien amélioré aujourd’hui, offrant
même des logements aux pèlerins), où nous nous sommes réfugiés, en 2 011
pour attendre la fin des intempéries.
La 2e partie de la descente vers Puente la Reina est plus agréable, et à Obanos j’ai repris un thé et un croissant parce que je n’écartais pas alors l’idée d’aller un peu plus loin que Puente la Reina. Et avant d’arriver à cette ville, comme d’habitude dans Obanos, j’ai quelque peu hésité sur le balisage, ce qui est sans conséquence puisque la direction générale s’impose automatiquement au coup d’œil.
Finalement, après la
traversée de Puente la Reina, et le pont de la Reine où il y a toujours une
affluence de simples touristes et de pèlerins, je me suis arrêté à l’albergue
immédiatement après ce pont, sur la colline qui domine la ville. Je retrouvais
donc le gîte de 2 014 qui en fin de journée était plein à craquer. Les
Nordiques étaient en force sur ce camino 2 018.