vendredi 19 août 2022

 

Étape 3 : Mardi 1e mai 18 : Puente la Reina :

C’est une étape au profil bien varié et original sur tous les plans : géographie physique, équipements, ressenti de la fréquentation. Et comme j’en suis à un 3e passage, je peux pousser ma réflexion un peu plus loin, éclairer mieux encore la perception des différentes parties : l’ascension sur presque 6 km de l’Alto del Perdon, comme pour la longue et plus que variée descente pour atteindre Puente la Reina. Au total un sensiblement 19 km où tout est toujours à une redécouvrir.

Encore un départ sans rien sur l’estomac ! Je n’ai pas voulu aller dans un petit bâtiment du gite où il avait, en produits et en matériels de quoi faire ce qu’il fallait pour un petit déjeuner acceptable, à condition de mettre quelques pièces dans des machines et de lancer un micro-onde, car, dans mon esprit, le bar un peu plus bas dans l’agglomération devait être ouvert, et qu’ainsi je pouvais gagner du temps. J’ai simplement oublié que c’était un jour férié. Ce fut donc encore une fois un départ avant 7 H avec seulement un peu d’eau dans l’estomac ; je m’élançais tout en sachant très bien que la route allait rapidement s’élever et que j’avais 5 km de côtes à faire avant d’arriver au village de Zariquiegui où je pourrais trouver de quoi me sustenter. C’était donc bien un « rebelote » de l’étape de la veille.


Après un bon km de plat relatif, la pente est bien là, et ce d’autant que le tracé a été modifié par rapport à la dernière fois – le chemin monte directement vers de Zariquiegui, avec de bons pourcentages de pente.
Et c’est avec bonheur que je me suis arrêté au bar de ce petit village où j’ai eu la même surprise de la veille : il y avait plein de pèlerins dans la petite salle, j’ai dû attendre mon tour pour me faire servir – il m’a semblé que l’établissement faisait aussi albergue. Les deux dames qui étaient au service me parurent bien efficaces dans leur travail, et rapidement j’ai eu mon thé et de quoi contenter mon estomac – mais manœuvrant entre des clients au bar – toutes les places assises étaient déjà occupées – j’ai fini par renverser ma tasse de thé. Et là j’ai vraiment apprécié le comportement de la serveuse : elle a refait rapidement mon thé et, surtout, a refusé que je paye cette nouvelle tasse. Et c’est debout sur un coin du bar que j’ai apprécié ce petit déjeuner. Pour laisser la place à d’autres pèlerins, j’ai repris mon chemin au plus vite.

Et c’est bien calé du côté de l’estomac que j’ai attaqué ensuite les presque 3 km qui attendent encore les marcheurs pour atteindre le sommet de l’Alto del Perdon. J’ai redécouvert des passages bien pentus pour atteindre ce sommet où les pèlerins ne se lassent pas d’admirer les alentours jusqu’à presque l’infini. Et sur place les sculptures et autres décoratifs. Et surtout balayer du regard tous les environs de Pampelune qui se trouvent aux pieds des ceux qui ont fait l’effort de faire cette étape – une véritable récompense, car il faut dépenser de l’énergie pour porter le sac à dos jusqu’en haut de cette position.

Comme d’habitude, le vent et le froid empêchent les pèlerins de rester longtemps, le temps bien entendu de prendre quelques photos.

Le sentier dans la première partie de la descente est plus rocailleux que lors des deux autres passages que j’ai eu l’occasion de faire ; et, bien entendu, à mi parcours de cette descente une petite pluie a fait son apparition, ce qui m’a obligé à sortir mon poncho, réactivant le souvenir du gros orage en 2 011 alors que je marchais avec deux autres pèlerins. Et dans le village de Muruzúbal, un peu plus bas, ce fut le passage devant le bar (bien amélioré aujourd’hui, offrant même des logements aux pèlerins), où nous nous sommes réfugiés, en 2 011 pour attendre la fin des intempéries.


La 2e partie de la descente vers Puente la Reina est plus agréable, et à Obanos j’ai repris un thé et un croissant parce que je n’écartais pas alors l’idée d’aller un peu plus loin que Puente la Reina. Et avant d’arriver à cette ville, comme d’habitude dans Obanos, j’ai quelque peu hésité sur le balisage, ce qui est sans conséquence puisque la direction générale s’impose automatiquement au coup d’œil.


Finalement, après la traversée de Puente la Reina, et le pont de la Reine où il y a toujours une affluence de simples touristes et de pèlerins, je me suis arrêté à l’albergue immédiatement après ce pont, sur la colline qui domine la ville. Je retrouvais donc le gîte de 2 014 qui en fin de journée était plein à craquer. Les Nordiques étaient en force sur ce camino 2 018.

Étant dans les tout premiers arrivants, j’ai pu bien choisir mon box et mon lit (dans ce grand albergue où il y a un ensemble de box de 4 lits, et tout est ouvert sur des couloirs qui mènent aux autres parties toujours spacieuses (bars et restaurants, douches et toilettes, espaces pour le lavage des vêtements) et j’ai eu largement le temps de faire une bonne et vraie lessive dans une machine, et de bien faire sécher tout mon linge étant donné le beau temps, l’exposition de l’établissement sur une colline, et un beau soleil, ce qui n’était pas tout à fait le cas à Cizur Menor. Et au diner, à 19H, j’ai fait un excellent repas – la grande salle du restaurant du gîte était complètement pleine.  Une bonne ambiance à table, et sur toutes les tables, un peu comme si ces gens-là se connaissent depuis longtemps. Un très bon gîte, à conseiller.