Étape
16 : jeudi 17 mai 2 018 : Ledigos
À Ledigos, ce fut aussi le traditionnel
gite (2 011 ; 2 014) ; j’étais parmi les premiers arrivants
à mon « vieux gîte » qui présente l’avantage d’être bien équipé, avec
dans ses murs la possibilité de bien boire et de bien manger (voir photo). Un
bon point d’appui, et ce d’autant qu’il n’y a pas grand-chose à visiter, à
découvrir, dans le coin.
Sur la fin du parcours, je me suis laissé
aller à un peu de compétition parce que je voyais de nombreux marcheurs qui
arrivaient en belle forme alors que je ne les avais pas aperçus tout au long de
l’étape. Tout dépend du découpage de chacun.
Une nouveauté cependant, et c’est ce qui
m’a quelque peu surpris : on n’entre pas dans ce village de la façon que
j’ai connue, en 2 014 et en 2 018 : j’avais d’ailleurs en fin de
parcours compris que l’approche était cette fois bien différente et un peu plus
longue. On entre vraiment dans le petit village par le haut, du côté de
l’église. Je suis passé devant un nouvel albergue avec une grande terrasse au
bar où plein de marcheurs se faisaient plaisir après qu’ils eurent à développer
longuement des capacités personnelles sur le terrain. D’ailleurs, cette arrivée
était une découverte pour moi, dans une vraie descente après un long cheminement
sur un plat plus ou moins bosselé qui n’en finissait plus et sous un soleil qui
pesait.
Espace, perception de l’infini – et le
temps ne peut rien à l’affaire. Quand un petit village apparaît, c’est pour se
rendre compte que l’on n’est pas au bout de ses efforts. Dans cette étape, je
me suis même arrêté à un petit bar qui proposait entre autres des fruits et
divers jus, mais comme il y avait pas mal de marcheurs dans l’attente de se
faire servir, je suis reparti sans rien prendre. Et toujours une affluence de
Nordiques, surtout d’Anglais et d’Allemands, et aussi quelques Espagnols. En
majorité des jeunes ! Et beaucoup de fraiches jeunes filles !
Mais Compostelle rappelle aussi que tout
change relativement vite dans la vie. Le restaurant de mon albergue habituel
était à moitié vide en fin de journée, alors que lors de mes deux précédents
passages, il fallait être vigilant pour se faire accepter au premier service.
Voir ci-dessous le nouvel albergue, à la
nouvelle entrée dans ce petit village – on y arrive maintenant par l’église
située en haut du village. Mais en pleine fréquentation au mois d’août, il doit
y avoir suffisamment de clients pour les deux établissements.
En reconnaissance en fin de journée, j’ai
découvert qu’il y avait un autre établissement neuf à la sortie habituelle de
cette bourgade, avec sans doute des chambres, mais surtout un bar restaurant
moderne – j’en ai d'ailleurs profité le lendemain pour prendre un bon petit
déjeuner, celui de mon gîte ne s’ouvrait que bien plus tard – je pars toujours
un peu avant 7 heures.
Dans mon dortoir habituel, il y avait un
ronfleur mais il ne m’a pas vraiment gêné – et j’avais aussi bien fait dès le
début de mon installation en évitant de me placer en face de la porte d’entrée,
car des pèlerins se lèvent la nuit pour aller aux toilettes, qui sont à
l’extérieur dans un autre petit bâtiment, et oublient de bien fermer la porte
au retour, laissant ainsi un petit courant d’air frais venir caresser les
autres dormeurs avec un risque de refroidissement.
En général, je mets un certain temps à
choisir mon lit – quand c’est possible, compte tenu de l’affluence et du moment
de l’arrivée en fin d’étape. C’est ainsi que je me suis retrouvé non loin d’une
Allemande – les femmes, en général, ronflent moins que les hommes - elle
maitrisait bien le Français, et nous avons pu discuter d’un peu de tout. Elle a
tenu à me faire comprendre qu’elle prenait tout son temps sur le chemin et
qu’en aucun cas elle n’entendait se placer dans une sorte de compétition sur un
Chemin de Compostelle.
J’ai passé une bonne nuit ; et une
belle étape m’attendait, celle de Bercianos del Real Camino où il y a un bel
accueil dans un grand établissement, que j’ai bien apprécié en 2 011 et
2 014. Et je me disais que refaire un chemin de Compostelle, c’est se
donner les moyens et le temps de découvrir et d’apprécier tout ce que l’on a
quelque peu survolé la première fois.