Étape 5 : Poitiers,
dimanche 15 mai 2 016 – 34,5 km
La méga étape, avec un
apport nouveau pour ce qui est de ce type de chemin à la fois célèbre et
fortement historique : la Voie Romaine. J’ai eu en plusieurs fois à faire
face à une classique adaptation entre les préconisations du mon livre et le
balisage sur le terrain, voire à des choix sur la carte Internet de mon
portable – c’est qu’il y a toutes sortes de variantes, la voie de Tours est
d’une très grande richesse. Lorsque je perdais le fil de mon livre, je me
repositionnais bien plus loin dans la réalité de ce GR. Par exemple, pour me
rapprocher du début de la Voie Romaine, je me suis rattrapé au Calvaire Blanc
(voir photo).
Dans la portion que j’ai
parcourue, c’est une belle voie, bien large et entretenue, il ne manquait plus
que des chars et des cavaliers romains pour compléter le décor. On ne peut pas
en faisant ce parcours ne pas essayer de s’imaginer un défilé sur cette voie à
cette époque où la Gaule était occupée par les Romains.

Un souvenir
marquant : alors que je terminais cette fameuse voie historique où je ne
cessais de penser aux soldats romains déboulant sur leurs chars, à une
intersection avec une route asphaltée débouchait une voiture avec à bord des
gens bien habillés. Elle s’est arrêtée à mon niveau. Et j’ai un peu échangé
avec un des occupants. Quand je lui ai dit que je venais de la Réunion, sa
réponse m’a tout simplement fait rire : vous venez de Mafate ? Sans doute,
l’homme a été très impressionné lors d’un séjour dans l’île par les paysages et
la rencontre avec les habitants sur place lors d’une excursion à cet endroit,
l’un des trois cirques qui caractérisent les hauts de l’Île de la Réunion.
Quand les informations
du guide ne semblent ne plus coller à la réalité vécue, pour s’en sortir, il
faut aller vers des gens du coin rencontrés et leur demander des précisions sur
la suite du parcours. Et tout redevient alors évident, simple. Cette voie de
Tours est aussi un très bon terrain d’exercice pour s’habituer à l’utilisation
d’Internet de façon à mieux se caler dans le réel.
Un gros problème lors de
cette étape s’est présenté à Bruxerolles – rien ne collait plus avec les
informations que j’avais ; et ce sont deux jeunes qui m’ont
« sauvé » en me proposant de prendre un bus pour le centre-ville. Il
faut savoir utiliser tous les moyens pour mieux coller aux réalités du terrain…
et gagner du temps.
À certains endroits de
cette voie de Tours, je m’en suis sorti en demandant des conseils aux gens que
je rencontrais. Il en fut de même dans la ville d’arrivée pour trouver la
maison diocésaine de Poitiers où je comptais passer la nuit. Et c’est une jeune
fille, près de la cathédrale de cette ville, qui m’a aidé à trouver le chemin
pour y aller. La question importante qui se posait alors : où trouver à
manger simplement dans le coin ?
Quand j’ai passé le
portail de cette maison diocésaine, j’ai immédiatement surpris de la juxtaposition
de plusieurs grands bâtiments, et pendant un moment je me suis demandé où
dois-je passer pour obtenir une place. J’ai été bien accueilli et placé dans
une chambre à l’étage, et près de tout ce qu’il faut pour se doucher et laver
des vêtements. Je n’ai pas rencontré âme qui vive en me déplaçant dans cet
immeuble. Et ce fut encore un immense plaisir quand j’ai découvert en
redescendant pour une virée dans le quartier, qu’il y avait une partie
restaurant au rez-de-chaussée d’un de ces immeubles. Tout finit toujours par se
simplifier !
Et j’ai appris tout
récemment qu’il y a une maison diocésaine toute neuve à Poitiers, et bien
outillée pour exercer ses multiples fonctions dans la zone d’influence de la
religion catholique.