samedi 8 janvier 2022

 

Étape 5 : Poitiers, dimanche 15 mai 2 016 – 34,5 km


La méga étape, avec un apport nouveau pour ce qui est de ce type de chemin à la fois célèbre et fortement historique : la Voie Romaine. J’ai eu en plusieurs fois à faire face à une classique adaptation entre les préconisations du mon livre et le balisage sur le terrain, voire à des choix sur la carte Internet de mon portable – c’est qu’il y a toutes sortes de variantes, la voie de Tours est d’une très grande richesse. Lorsque je perdais le fil de mon livre, je me repositionnais bien plus loin dans la réalité de ce GR. Par exemple, pour me rapprocher du début de la Voie Romaine, je me suis rattrapé au Calvaire Blanc (voir photo).

Dans la portion que j’ai parcourue, c’est une belle voie, bien large et entretenue, il ne manquait plus que des chars et des cavaliers romains pour compléter le décor. On ne peut pas en faisant ce parcours ne pas essayer de s’imaginer un défilé sur cette voie à cette époque où la Gaule était occupée par les Romains.


Un souvenir marquant : alors que je terminais cette fameuse voie historique où je ne cessais de penser aux soldats romains déboulant sur leurs chars, à une intersection avec une route asphaltée débouchait une voiture avec à bord des gens bien habillés. Elle s’est arrêtée à mon niveau. Et j’ai un peu échangé avec un des occupants. Quand je lui ai dit que je venais de la Réunion, sa réponse m’a tout simplement fait rire : vous venez de Mafate ? Sans doute, l’homme a été très impressionné lors d’un séjour dans l’île par les paysages et la rencontre avec les habitants sur place lors d’une excursion à cet endroit, l’un des trois cirques qui caractérisent les hauts de l’Île de la Réunion.

Quand les informations du guide ne semblent ne plus coller à la réalité vécue, pour s’en sortir, il faut aller vers des gens du coin rencontrés et leur demander des précisions sur la suite du parcours. Et tout redevient alors évident, simple. Cette voie de Tours est aussi un très bon terrain d’exercice pour s’habituer à l’utilisation d’Internet de façon à mieux se caler dans le réel.

Un gros problème lors de cette étape s’est présenté à Bruxerolles – rien ne collait plus avec les informations que j’avais ; et ce sont deux jeunes qui m’ont « sauvé » en me proposant de prendre un bus pour le centre-ville. Il faut savoir utiliser tous les moyens pour mieux coller aux réalités du terrain… et gagner du temps.




À certains endroits de cette voie de Tours, je m’en suis sorti en demandant des conseils aux gens que je rencontrais. Il en fut de même dans la ville d’arrivée pour trouver la maison diocésaine de Poitiers où je comptais passer la nuit. Et c’est une jeune fille, près de la cathédrale de cette ville, qui m’a aidé à trouver le chemin pour y aller. La question importante qui se posait alors : où trouver à manger simplement dans le coin ?

Quand j’ai passé le portail de cette maison diocésaine, j’ai immédiatement surpris de la juxtaposition de plusieurs grands bâtiments, et pendant un moment je me suis demandé où dois-je passer pour obtenir une place. J’ai été bien accueilli et placé dans une chambre à l’étage, et près de tout ce qu’il faut pour se doucher et laver des vêtements. Je n’ai pas rencontré âme qui vive en me déplaçant dans cet immeuble. Et ce fut encore un immense plaisir quand j’ai découvert en redescendant pour une virée dans le quartier, qu’il y avait une partie restaurant au rez-de-chaussée d’un de ces immeubles. Tout finit toujours par se simplifier !

Et j’ai appris tout récemment qu’il y a une maison diocésaine toute neuve à Poitiers, et bien outillée pour exercer ses multiples fonctions dans la zone d’influence de la religion catholique.